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(Traduit d'anglais)
Mon enfance s’est déroulée à Nairobi, au Kenya, où mes premiers souvenirs de grandir sont auprès de parents qui adoraient les voisins et les enfants de mon âge. Je vivais dans un logement avec mes parents et mon frère. La grande maison comportait cinq autres logements et tous mes voisins étaient épris de la seule fillette de l’endroit. J’étais complètement libre et je m’y sentais vraiment chez moi.
À l’âge de 10 ans, nous sommes déménagés vers l’Angleterre. J’étais excitée de partir pour un nouvel endroit. Ma vie en Angleterre était difficile, mais je m’y suis adaptée avec le soutien de ma famille. À l’âge de 20 ans, mes parents m’ont trouvé un parti pour me marier. Ça faisait partie de ma culture et j’y étais consentante; ce mari était gentil, alors j’ai dit oui. Je me suis mariée à Londres le 22 juin et j’étais ravie de savoir que j’allais vivre dans un nouvel endroit, le Canada. Nous n’avions pas d’ordinateur, mais je me suis rendue à la bibliothèque afin de lire sur le Canada et tout semblait bien beau.
Il a fallu de gros ajustements lors des premiers jours à Victoria. La ville était peu peuplée et tout était si tranquille. Mon mari m’a dit qu’il m’emmènerait visiter le centre-ville de Victoria. J’étais très excitée et je me suis vêtue à la dernière mode londonienne. Sur le chemin du retour à la maison, il m’a demandé ce que je pensais du centre-ville. Je lui ai demandé : « Où était-il ? » Je m’attendais à voir la rue Oxford et je n’ai vu que trois pâtés de magasins.
Après une semaine de ce sentiment de solitude, j’ai demandé à mon mari de téléphoner en Angleterre. Personne ne téléphonait outremer sauf en cas d’urgence, car ça coûtait 3 dollars la minute et je craignais que mon mari, que je ne connaissais pas beaucoup, ne croit que j’étais déraisonnable. Mais je me sentais si seule et je voulais simplement parler à ma mère. Après avoir entendu ma voix, ma mère est venue me rejoindre au Canada et elle a passé trois semaines avec moi.
Après cette première année, j’ai commencé à m’adapter. Je me suis impliquée dans Folk Fest, une communauté qui célèbre les diverses cuisines et cultures. C’était la première fois que j’appréciais ma vie au Canada. J’ai occupé mon premier emploi au pays quand mes enfants ont commencé l’école; j’aidais les immigrants à s’établir à Victoria. J’ai eu tant de plaisir à aider les autres à faire la transition que j’avais moi-même vécue que leur succès était mon succès.
Mes enfants sont maintenant devenus d’adorables personnes et j’ai désormais deux petits-enfants. Mon mari s’est avéré être une personne adorable qui me soutient et qui accepte mon sentiment d’être encore une étrangère. Je m’ennuie de la présence de mes parents, oncles, tantes, cousins et de ma famille élargie. Je vois d’autres personnes au Canada qui ont tout ça et ça me fait vraiment sentir que moi, je ne l’ai pas. Alors, mes matins commencent par une tasse de thé et un brin de causette avec ma mère même si le Canada est maintenant mon pays.