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(Traduit d'anglais)
Quand les gens me posent des questions sur mon histoire d’immigration, la première image qui me vient en tête est une tempête de neige. C’était en janvier 2010, mon premier voyage au Nouveau-Brunswick – je venais juste de terminer mon entrevue d’immigration à Fredericton lorsque j’ai appris que mon autobus pour Moncton était annulé à cause de la neige. Je devais passer par Moncton pour m’envoler vers la Chine. Frustrée, j’ai payé deux cents dollars pour un taxi.
Lorsque je suis arrivée à Moncton, il faisait noir dehors. Les lumières de la route ne semblaient pas aussi brillantes qu’en Chine. Je venais d’une ville où il ne neige jamais et où j’ai toujours eu une voiture. Ce soir-là, j’ai marché dans la rue pleine de neige et de glace. Honnêtement, j’étais effrayée. Ce cinq minutes de marche, de mon hôtel à l’épicerie m’a semblé cinq ans. Devinez quoi, je n’ai pas marché de retour jusqu’à l’hôtel, j’ai appelé un taxi.
C’était ma première expérience au Canada mais j’étais bien déterminée à immigrer. Plusieurs de mes amis en Chine ne comprennent toujours pas ma décision.
J’étais une femme d’affaires en Chine, occupée chaque jour. J’ai envoyé mon fils au pensionnat depuis la première année. Chaque vendredi, lorsqu’il arrivait à la maison, il avait beaucoup de devoirs pour lui et ses parents. C’était comme si personne n’avait le temps de profiter de la vie de famille. Un jour, mon fils m’a raconté une histoire : un petit garçon n’arrêtait pas de demander de l’argent à ses parents. Alors, il a demandé à son père, « Combien gagnes-tu d’argent à l’heure? » Il voulait acheter trios heures de son père, pour qu’il puisse jouer au basketball avec lui. J’ai été stupéfiée d’entendre cette histoire. Nous avons travaillé dur, nous voulions faire plus d’argent, mais avions oublié pourquoi nous travaillions fort. Quel bonheur cherchions-nous ? À ce moment, j’ai décidé que ma vie devait changer.
Je suis partie au Canada avec mon fils. Mais pour moi, une mère célibataire, commencer une vie dans un nouveau pays, sans ami, sans famille, sans femme de ménage, sans chauffeur, sans aide, les débuts n’ont pas été plaisants. Je me souviens combien j’ai été idiote, je ne savais pas comment mettre moi-même de l’essence. Je me souviens combien j’ai eu peur lorsque ma voiture ne s’est pas arrêtée à l’arrêt, quand ma voiture a virevolté sur la glace, quand je ne pouvais pas ouvrir ma porte parce que la serrure était gelée… Je me souviens encore comme j’ai eu chaud, combien j’ai été reconnaissante lorsque ma voiture a manqué d’essence un jour. J’étais en panne au feu de circulation, mais personne n’a klaxonné. Quelqu’un s’est approché et m’a demandé si j’avais besoin d’aide, un gentleman a conduit très loin pour me rapporter de l’essence.
La vie est un voyage, la vie est belle. Vous ne savez jamais ce qu’il y a devant vous. J’apprécie toutes les choses que j’ai apprises de la vie au Canada. Quand je visite mes parents en Chine, ils peuvent voir combien j’ai changé, ils n’ont jamais su que leur fille pouvait si bien cuisiner, que je puisse être manuelle et que je puisse utiliser tous les outils. Ils ne pensaient pas que je pouvais m’adapter si bien au Canada. Aujourd’hui, ils le croient.
Aujourd’hui, j’ai débuté une petite affaire. Me souvenant de la tempête de neige que j’ai expérimentée, sachant combien difficile peut être la vie pour les nouveaux arrivants, j’offre des services d’accueil, aidant les autres immigrants à s’installer à Moncton. J’aime beaucoup aider les gens. J’aime la vie simple ici. C’est ma deuxième ville natale, un endroit où je veux être.