Deux façons de plonger dans l’histoire du Bataillon de Noirs (1916-1920)

Par Anthony Black, Rédacteur principal
Publié le 01/02/2022

Vieux morceau de papier déchiré concernant le 2e bataillon de construction du Canada, composé d'hommes de couleur.
Crédit : Gracieuseté des Archives Esther Clark Wright de l’Université Acadia

Le monde a presque oublié l’existence du 2e Bataillon de construction, une unité militaire composée d’hommes noirs déterminés à servir leur pays pendant la Première Guerre mondiale.

Ceux qui cherchaient à s’engager à l’époque étaient confrontés à la discrimination et à l’exclusion. Le ministère britannique de la Guerre ne voulait pas former d’unités de combat noires, au cas où elles décideraient de se soulever contre les autorités coloniales britanniques. Les volontaires étaient rejetés. Certains se faisaient dire que la guerre était une guerre de Blancs. Les leaders noirs de tout le pays ont fait pression pour obtenir le droit de s’engager. Le chef d’état-major général du quartier général de la Milice à Ottawa a proposé la formation d’un bataillon ségrégué comme unité de soutien, et non de combat.

Grâce aux efforts du militant des droits civiques (et plus tard du sénateur) Calvin Ruck, l’histoire a été ramenée à la conscience du public avec la publication en 1986 du livre The Black Battalion 1916-1920: Canada’s Best Kept Military Secrets.

Aujourd’hui, il existe plusieurs façons d’explorer cette histoire. Voici deux initiatives auxquelles le Musée s’est associé pour vous aider à découvrir cette histoire fascinante :

  • Assistez au webinaire « 2e Bataillon de construction : Explorez les documents de la Première Guerre mondiale chez Bibliothèque et Archives Canada (BAC) » est offert le 26 février 2022, en partenariat avec BAC.
  • Visitez l’exposition du 2e Bataillon de construction au Black Cultural Centre for Nova Scotia (BCCNS) à Cherry Brook. L’exposition a été élaborée en collaboration et lancée ici au Musée en 2017 avant d’être installée comme exposition permanente au BCCNS. Le Centre sert à la fois de « musée et de lieu de rassemblement culturel, où l’on peut découvrir et explorer la riche histoire des communautés noires les plus anciennes du Canada ».

Quel est le rapport entre le 2e Bataillon de construction et l’immigration ?

Les communautés noires de la Nouvelle-Écosse ont été formées par différents groupes d’immigrants. Les vagues d’arrivées avant la Première Guerre mondiale comprenaient 3 500 loyalistes noirs arrivés à la fin du 18e siècle et 2 000 réfugiés de la guerre de 1812.

Les hommes du 2e Bataillon de construction étaient principalement des Canadiens (particulièrement des Néo-Écossais), mais un nombre important d’entre eux étaient nés à l’extérieur du Canada. Pendant et après la Première Guerre mondiale, la politique d’immigration canadienne a exclu de nombreux immigrants noirs, y compris les recrues potentielles et les vétérans du service. Ils étaient considérés comme « indésirables » et décrits comme inadaptés au climat, ou susceptibles de devenir des charges publiques. Malgré cela, la compagnie comprenait des hommes nés aux États-Unis, dans les Caraïbes, et aussi loin que le Yémen et l’Afrique du Sud.

Révérend William Andrew White, 1936
Crédit : Wikimedia

L’un des personnages les plus remarquables, le capitaine William « Andrew » White, était l’aumônier de l’unité et le seul officier noir du bataillon. Né en Virginie de parents anciennement esclaves, il s’était installé en Nouvelle-Écosse en 1899 pour étudier à l’Université Acadia. Il est ensuite devenu un leader respecté dans les cercles afro-néo-écossais grâce à ses contributions non seulement à la guerre, mais aussi aux églises baptistes qui sont au cœur des communautés noires de la province. Le journal personnel du révérend White, le seul récit personnel connu écrit par un membre du 2e Bataillon de construction, peut être consulté grâce aux documents numérisés de Bibliothèque et Archives Canada.