Vittorio et Antonia Ciampini

Mur d'honneur de Sobey

Colonne
88

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16

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Vittorio and Antonia Ciampini

Le 2 novembre 1954, nous sommes arrivés au Quai 21 à Halifax. J’avais quatre ans et je ne me rappelle donc de rien sauf du long voyage en train de Halifax à Montréal où ma grand-mère est venue nous accueillir. Nous avons fait le voyage transatlantique depuis l’Italie à bord du Homeland en famille, avec mon père Vittorio Ciampini (28 ans), ma mère Antonia D’Alesio (26 ans), ma sœur Domenica (6 ans), mon frère Giacomino (6 mois) et moi-même Francesco (4 ans).

En Italie, mon père était éleveur de brebis, sans profession et sans grande éducation, et a donc décidé de venir au Canada à la poursuite d’une vie meilleure pour sa famille. Il avait déjà travaillé quatre ans dans des mines de charbon en Belgique avant de venir au Canada. Nous devions rester un certain nombre d’années, travailler dur et faire de l’argent pour ensuite retourner en Italie. Le destin en a voulu autrement et nous sommes restés à Montréal et ne sommes jamais rentrés en Italie, sauf en tant que touristes. Ma sœur Rosa est née en 1961 et, peu de temps après, mes parents sont devenus citoyens canadiens. Nous, les enfants, avons fait toute notre scolarité au Canada. Tout le monde dans notre famille est fier d’être canadien mais nous sommes aussi fiers de notre patrimoine italien. Nous sommes reconnaissants envers le Canada, cette terre aux nombreux lacs et rivières, cette terre de tant de libertés et d’opportunités mais aussi de tant de langues et de cultures.

En septembre 2004, nous sommes retournés à Halifax pour la première fois en famille et nous avons visité le Quai 21 pour célébrer notre 50ème anniversaire au Canada. Le voyage a été très chargé en émotions pour mes parents qui se souvenaient très bien des difficultés et des sacrifices qu’ils avaient dû endurer, de tous ceux qu’ils avaient abandonnés derrière eux, quittant un environnement qui leur était familier pour un lieu aussi lointain où la langue et les coutumes leur seraient étrangères. En dépit de leurs handicaps, mes parents ont pu assez bien s’adapter. Cinquante ans plus tard, nous sourions encore et partageons toujours des larmes de joie pour tous les privilèges que nous avons pu connaitre dans ce pays de paix, le Canada. Nous, les enfants, sommes très heureux et reconnaissants d’avoir pu faire ce voyage de retour à Halifax avec nos parents. Même si nous ne nous souvenons pas de ce qui s’est passé il y a cinquante ans, nous pouvons tout de même nous en faire une idée grâce aux histoires et à l'enthousiasme que nos parents ont partagés avec nous pendant la visite du musée. Nous n’hésitons pas à recommander ce voyage à Halifax à toutes les familles canadiennes.