Mark, Edna et Keith Brain

Mur d'honneur de Sobey

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Mark, Edna and Keith Brain

Histoire d'immigration de BRAIN, Keith
Rédigé par son père, Mark Brain

 

Le voyage vers le Canada de Mark, Edna et Keith Brain

Le 8 novembre 1948. Ma femme Edna et moi, de même que notre fils de onze mois, Keith, avons quitté le village minier de Wheatley Hill, à Durham, et nous avons voyagé en train jusqu'à Southampton, où nous comptions monter à bord de l'Aquitania à direction de Halifax, au Canada. Sept heures plus tard, à notre arrivée sur le quai, nous avons eu le cœur lourd de voir la très longue file d'attente. Keith, qui s'était très bien comporté, était maintenant très fatigué et mécontent, et il était presque hystérique.

Quelques moments plus tard, un homme est venu pour dire aux personnes accompagnées d'enfants qu'ils devaient se présenter à la tête de la file. Nous avons presque dû nous battre pour nous y rendre. Une hôtesse a tenu Keith alors qu'Edna et moi avons organisé nos documents de voyage, notre passeport, etc. Edna et Keith ont été placés dans une grande cabine avec sept autres femmes et leurs enfants. Pour ma part, j'ai partagé une cabine avec un autre homme et son fils.

L'Aquitania a quitté Southampton le 9 novembre. Après le mal de mer initial, nous avons commencé à apprécier le voyage. Les délicieux repas sont parmi nos souvenirs les plus clairs. Nous recevions du bacon et des œufs pour déjeuner tous les matins. Le dîner offrait une soupe, du poulet, des légumes, des sucreries et de la crème glacée. Le souper comptait de la dinde, des légumes, des sucreries et de la crème glacée. Le jour suivant, nous avions de la soupe, du porc et de la farce, de la sauce aux pommes, une sucrerie et de la crème glacée, et du roast beef et des puddings Yorkshire, etc. pour le souper. Il y avait des oranges et des pommes sur la table à tous les repas. Keith s'en est vraiment régalé. Nous n'avions pas vu d'oranges ou de crème glacée depuis huit ans, et les pommes étaient très rares. Nous étions ravis d'avoir le droit d'acheter deux barres de chocolat au lait Cadbury et une boîte de chocolats au lait Cadbury, car nous avions été rationnés à un maximum de douze onces de sucreries par quatre semaines.

C'était un régal, après neuf ans de rations alimentaires pour Edna et cinq ans et demi de nourriture de l'Armée de l'air pour moi. Nous étions chanceux d'avoir de la viande deux fois semaine et, une fois semaine, du bacon et des œufs. Lorsque nous avons quitté l'Angleterre, tout le monde vivait encore dans un régime de rations. Edna n'a pas pu résister : elle s'est acheté une paire de bas nylons très raffinés, qu'elle ne pouvait pas se procurer en Angleterre. Elle aurait voulu s'en procurer plus, mais après avoir déboursé 40 livres chacun pour le passage en bateau et 26 livres chacun pour le billet de train, nous avions très peu d'argent restant pour les luxes.

Nous nous souvenons avoir bravé les vents glaciaux de novembre pour faire le tour du pont presque tous les jours, avec Keith qui trottinait entre nous. Nous avons manqué une journée de promenade en raison d'une tempête, pendant laquelle il a fallu fermer toutes les écoutilles. Nous nous rappelons également de l'annonce de la naissance du Prince Charles, le 14 novembre.

Notre voyage en mer ne devait durer que cinq jours, mais il a été prolongé jusqu'à huit jours parce que les navires étaient détournés du Port de New York jusqu'à Halifax en raison d'une grève des débardeurs de port à New York. Lorsque nous avons débarqué du navire à Halifax le 17 novembre, nous avons passé par les guichets d'immigration, reçu nos cartes d'immigrant reçu et poursuivi notre chemin jusqu'au quai de train, où nos bagages étaient empilés. Nous devions attendre à côté de nos bagages jusqu'à ce qu'un douanier les vérifie, puis nous avons embarqué dans le train pour un voyage de cinq jours à travers le Canada, jusqu'à Victoria en Colombie-Britannique.

L'une des voitures du train servait de petit magasin, et Edna a demandé à un homme en charge si elle avait le droit d'acheter un paquet de biscuits Apple Blossom. Nous n'avions pas l'habitude de tout simplement acheter de la nourriture et des bonbons.

Nous avions un arrêt de cinq heures à Winnipeg, alors nous en avons profité pour visiter la ville. Nous sommes rentrés dans un magasin, et nous avons été choqués de voir un gros régime de bananes qui pendait du plafond. Nous n'avions pas vu une banane depuis avant la guerre. Nous avons demandé si nous avions le droit d'en acheter, et le commerçant nous a dit que nous pouvions acheter tout le régime si nous avions l'argent nécessaire.

C'était toute une expérience, ce voyage en train de cinq jours à travers le Canada. Tout ce que nous avons vu, en traversant les Prairies, c'était des milles et des milles de neige. En revanche, le paysage lors de la traversée des Rocheuses était magnifique.

Après notre arrivée à Vancouver, nous avons embarqué dans un des vaisseaux Princess, qui desservaient l'île de Vancouver en voyages de cinq heures. Encore une fois, le paysage était spectaculaire alors que le navire a fait son chemin entre les îles. Nous étions vraiment impressionnés par le passage devant la ville de Victoria et l'entrée dans l'arrière-port.

Nous avons décidé de venir au Canada parce qu'il y avait si peu d'opportunités dans le village où nous habitions, où la seule industrie, à l'époque, était l'extraction du charbon. Nous avons été très prospères et nous avons mené une très bonne vie. J'ai appris le métier de charpentier de marine, que j'ai exercé pendant 28 ans pour le chantier naval du Ministère de la Défense nationale à Esquimalt, en Colombie-Britannique. Edna a été bibliothécaire dans des écoles primaires. Nous sommes maintenant tous les deux à la retraite. Keith est gestionnaire administratif à la scierie. Notre fille, Patti, qui est née au Canada, travaille pour une compagnie de téléphonie locale.

L'Aquitania n'a fait qu'un seul autre voyage vers le Canada avant d'être vendu à la ferraille.

Un bébé debout sur la neige devant la maison.
Keith Brain au Canada