Keith et Joan Baldwin, leur fille Judi

Mur d'honneur de Sobey

Colonne
50

Rangée
16

First Line Inscription

Keith and Joan Baldwin, daughter Judi

Nous avons quitté Liverpool le 13 mars 1957 sur le Carinthia qui devait arriver à Halifax le 19 mars. Notre famille se composait de ma femme Joan, de notre fille Judith et ma femme était enceinte de notre fils Jeffery. La traversée s’est passée sans encombre mais nous nous rappelons que, chaque jour passé à bord, l’Angleterre nous semblait de plus en plus loin !

Nous sommes arrivés à Halifax par un jour typique de mars, froid et humide, de sorte que nous n’étions pas très inspirés. Nous nous souvenons très bien du voyage vers Toronto dans un train spécial du CNR réservé aux immigrants, glacial, bondé et inhospitalier, alors que nous prenions cette « route du nord ».

Les raisons qui nous avaient poussés à quitter le Royaume-Uni étaient économiques, sociales et politiques. J’avais passé cinq ans sous contrat en tant que comptable agréé avec une très faible rémunération. Ensuite, j’avais été enrôlé pour le service national dans la RAF pendant deux ans. Le charbon et l’essence (du moins) étaient encore rationnés, le socialisme était incontrôlable et je ne pouvais voir aucun avenir pour notre famille. Quand j’ai quitté le Royaume-Uni à 26 ans, j’avais l’honneur douteux de n’avoir jamais payé d’impôts sur le revenu car je n’avais jamais assez gagné d’argent. En fait, ma chère épouse était notre gagne-pain pendant les premières années de notre mariage. Elle se rappelle de la promesse que je lui avais faite de retourner au Royaume-Uni si elle était malheureuse au Canada. Nous nous rendons compte aujourd’hui que c’était une promesse facile à tenir puisque nous n’avions pas les moyens de payer notre retour.

Heureusement, nous n’avons jamais eu à parler de retour puisque nous n’avons jamais eu de regrets. Nous avons eu cinq enfants, dont l’un d’eux est malheureusement mort dans un accident, et six petits-enfants. Nos enfants sont heureux et réussissent et ils connaissent bien leur famille du Royaume-Uni grâce à des visites mutuelles.

-Keith F. Baldwin