John Van Beers et sa famille

Mur d'honneur de Sobey

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38

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2

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John Van Beers and Family

Je suis né à Best, dans le Brabant Septentrional aux Pays-Bas, l’avant dernier d’une famille de dix enfants. J’avais quinze ans quand j’ai émigré avec mes parents, un frère et quatre sœurs au Canada en 1953. Trois de mes frères et une de mes sœurs, qui était déjà mariée, avaient immigré plus tôt. Nous avons quitté Best en bus le matin du 24 mars 1953 pour le port de Rotterdam. Nous sommes montés à bord du SS Waterman et sommes partis vers 4 heures de l’après-midi ce jour-là. Le voyage a été assez agréable. Nous n’avons essuyé qu’un seul orage au milieu de l’Atlantique. Quelques passagers ont eu le mal de mer et certains ont fait don d’une fausse dent aux poissons au passage. Nous sommes arrivés à Halifax au Quai 21 le 1er avril 1953. Nous sommes descendus du bateau et avons marché sur le sol canadien vers 3 heures de l’après-midi ce jour-là. Après avoir marché quelques heures dans la ville de Halifax, nous sommes montés à bord du train pour un trajet de deux jours pour Chatham en Ontario. Le parcours en train à travers la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick début avril, avec la neige, les arbres morts, quelques vieilles baraques avec un vieux modèle de Ford T à côté, tout cela était pour le moins déprimant.

Je me souviens encore de ma mère qui murmurait : « Mon Dieu, dans quoi nous sommes-nous embarqués ». Mais le bon côté des choses, c’était qu’on avait vu le pire et que les choses allaient s’améliorer. On aurait pu dormir à bord de ce train, avec ses petits bancs en bois, si seulement le conducteur ne freinait pas si brusquement quand il devait s’arrêter à quelques stupides petites cabanes toutes les demi-heures. Nous avons changé de train à Toronto, le café et les biscuits offerts par Phillips étaient très appréciés. Nous sommes arrivés à Chatham en Ontario vers 7 heures du soir et on nous a emmenés dans une maison accueillante où il y avait plein de choses à manger et un vrai lit dans lequel dormir. Le lendemain matin, tous les enfants du quartier sont venus pour nous rencontrer. Même avec mon anglais limité, on s’est tous très bien entendus. Il y avait beaucoup de travail qui nous attendait et beaucoup de gens sympathiques, jamais une journée sans rien faire. En 1961, j’ai épousé Judy, une gentille Canadienne de Windsor en Ontario. Nous avons élevé quatre garçons. Le Canada et ses habitants ont été très bons avec moi. J’ai toujours été impliqué dans ma communauté parce que je veux rendre quelque chose en échange de tout ce que j’ai reçu. Pour moi, il s’agit aussi d’une manière de se rappeler des hommes et des femmes qui ont donné leur vie pour moi sur le sol néerlandais. J’ai le sentiment que c’est un privilège que de vivre ici. Je n’ai aucun regret : c’est le meilleur endroit au monde.