John et Gertrude Martens

Mur d'honneur de Sobey

Colonne
3

Rangée
6

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John and Gertrude Martens

Introduction:

J’ai quitté Hanovre, en Allemagne, le 12 mars 1948. J’ai traversé l’Allemagne et la Hollande en train. J’ai pris un bateau en Hollande et j’ai traversé la Manche. Je suis arrivé à Harvick Port. J’ai pris un train à Londres, ensuite un bus pour Southampton et je suis reparti le 17 mars. Nous avons embarqué sur le navire Aquitania à destination du Canada. Je suis arrivé au Quai 21, à Halifax, en Nouvelle-Écosse, au Canada le 22 mars 1948. (Ce jour est spécial pour moi et pour deux raisons : c’est le jour de la liberté au Canada et l’anniversaire de mon premier petit-enfant.)

Mes premières impressions et mes sentiments :

Après bien des circonstances douloureuses, j’ai enfin posé le pied dans un pays libre : les communistes m’ont pris mon père. Il est mort lors de son transfert dans un camp de concentration. J’ai dû ensuite m’enfuir et traverser l’Ukraine, la Russie blanche, la Pologne et l’Allemagne avec ma mère, mes frères et sœurs, toujours avec l’espoir d’arriver un jour dans un pays libre.

Après avoir quitté une Europe ravagée par la guerre, le Canada ressemblait à une oasis dans le désert. Les gens étaient bien habillés et avaient beaucoup à manger. Nous avions si peu à manger en Europe. Il n’y en avait jamais assez pour assouvir notre faim. Mais ma mère disait toujours : « Quand nous serons au Canada, (prononcé Kahn-aud-ah), nous pourrons manger tout ce que nous voudrons. »

J’avais un pantalon que j’avais trouvé dans la base de l’Armée britannique où je travaillais. Il était tellement couvert de taches d’huile qu’il a fallu le laver cinq fois avant de pouvoir le porter. C’était tout ce que j’avais quand je suis arrivé au Quai 21 à l’âge de 18 ans.

On nous a donné 25.00 $ par personne pour la nourriture dans le train et ils devaient nous durer cinq jours. Mais les sandwiches coûtaient 35¢ et ça n’aurait jamais été assez pour 5 jours, alors quand le train s’arrêtait à une gare, je courais au magasin du coin et achetais 10 miches de pain, une grande bologna et environ 15 livres d’oranges Sunkist. Cela a fait tout le voyage pour notre famille de sept personnes.

J’avais lu et vu des films en Allemagne sur les Indiens sauvages au Canada alors je n’arrêtais pas de chercher des Indiens qui attaqueraient le train, mais je n’en ai pas vu !

Le 27 mars, nous sommes arrivés à la gare de Chilliwack, en Colombie-Britannique. Notre parrain, M. Nicholas N. Reimer, est venu nous chercher. Il possédait une pépinière et nous a donné du travail. Après deux ans au Canada, j’ai épousé une Canadienne.

Dès que j’ai passé cinq ans au Canada, j’ai posé ma candidature pour la citoyenneté. Je ne l’ai jamais regretté. C’est avec fierté que j’ai affiché mes papiers de citoyenneté sur le mur à la maison. Je n’ai pas pu avoir une éducation formelle pendant toutes ces années mais nos cinq enfants ont tous obtenu un diplôme universitaire (9 au total, entre eux 5) et je suis si fier d’eux !