Johan D. Koppernaes

Mur d'honneur de Sobey

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92

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9

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Johan D. Koppernaes

JOHAN DEVOLD KOPPERNAES

J’ai eu la chance de rencontrer Johan durant sa première journée au Canada, au printemps ou au début de l’été 1951.

Johan a grandi à Alesund en Norvège et il a passé la plupart de son enfance sous l’occupation de l’Allemagne nazie. Avant la Seconde Guerre mondiale, sa famille opérait une usine de transformation du poisson et un certain nombre de bateaux de pêche. Les actifs de la famille ont été confisqués par les Nazis mais ils ont survécu jusqu’à la fin de la guerre. Après la guerre, ils ont commencé à reconstruire leurs affaires et sont devenus à nouveau des entrepreneurs prospères.

En 1951, Johan se trouvait dans l’incapacité d’assurer la direction de la compagnie, à cause du norvégien, et a poursuivi ses études dans l’état de Washington où il y avait une population norvégienne importante.

Le voyage de Johan en Amérique du Nord l’a mené au Quai 21 où il devait faire une correspondance et prendre un train qui l’emmènerait sur la côte ouest des États-Unis. Mais Johan s’est heurté à des problèmes d’immigration en arrivant au Quai 21. Il avait de la chance, cela dit, que M. Geoff Christie soit responsable de l’immigration à cette époque-là. M. Christie, en position difficile, se devait de garder Johan sous surveillance durant la nuit. Il a fait une proposition à Johan : soit il venait chez lui pour la nuit, soit il la passait sous clé, dans une salle du hangar d’immigration. Johan n’a pas mis longtemps à comprendre que d’aller chez M. Christie serait sans doute sa meilleure option.

À ce moment-là, mon amie (aujourd’hui ma femme) était la meilleure amie de la fille de M. Christie. Janet a appelé ce soir-là et a demandé si elle et Johan pourraient nous rejoindre à une fête sur la plage à laquelle on allait, à Hubbards. Je m’étais arrangé pour emprunter l’auto de ma mère, et comme on avait de la place pour quatre, on leur a dit oui. Johan s’est vraiment bien amusé, au milieu de la vie sociale des adolescents de Nouvelle-Écosse. Son anglais était limité, mais il savait dire « filles » et « bière ». En fait, Johan s’est tellement amusé ce soir-là qu’il a décidé de rester en Nouvelle-Écosse au lieu d’aller dans la région de Seattle.

Quelques mois après être arrivé à Halifax, Johan a commencé des études d’ingénieur à l’Université Dalhousie, puis au Collège technique de Nouvelle-Écosse. Il s’est marié à une fille d’ici, Barbara Longley, et est devenu ingénieur professionnel. Johan et Barbara ont eu cinq enfants adorables : trois d’entre eux vivent encore en Nouvelle-Écosse. Johan est maintenant à la retraite mais il a dirigé son propre cabinet de consultation en génie et s’est fait connaître de par son expertise en conception d’usines de transformation du poisson.

Je suis heureux de pouvoir dire que ma femme et moi sommes amis de Johan et Barbara depuis plus de 50 ans, à compter du premier jour que Johan a passé au Canada. Je pense que Johan approuverait mes dires, la gentillesse de l’accueil qu’il a reçu au Quai 21 a été un élément déterminant de sa vie.