Heide Wenkhausen Cogswell

Mur d'honneur de Sobey

Colonne
25

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18

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Heide Wenkhausen Cogswell

Quand je suis partie pour le Canada en juillet 1955, j'étais très jeune, aventureuse, tout juste sortie de l'école et j'espérais perfectionner l'anglais que j'avais appris à l'école pendant au moins cinq ans. Mes parents et moi avions rencontré un couple allemand qui avait immigré au Canada trois ans plus tôt et qui cherchait une jeune fille au pair pour une famille canadienne de Halifax. Ils repartaient pour le Canada trois semaines plus tard sur le M.S. Italia et l'idée de voyager avec eux plutôt que seule était rassurante. D'une manière ou d'une autre, Immigration Canada faisait les choses plus vite à ce moment-là puisque trois semaines plus tard, j'étais à bord de cet énorme navire, en route vers le Canada. Je me suis bien amusée. L'océan, comme un lac, n'avait quasiment pas une ride. Je partageais une cabine avec trois autres femmes, principalement des épouses de guerre, mais j'avais la chance de manger à la table de mes parents allemands « de remplacement » dans la salle à manger de première classe.

Les souvenirs de mon premier voyage sur l'océan sont tous excellents : c'était excitant et ma nouvelle vie commençait très bien. Je pourrais continuer à parler du voyage, toutefois quand le navire est arrivé au Quai 21 neuf jours plus tard, la vie a pris une tournure plus sérieuse. Il n'a pas fallu longtemps pour régler les questions de passeport dans le grand hangar. Comme j'avais été élevée dans la foi luthérienne, une très gentille dame, Mme Lehman, qui travaillait comme bénévole pour cette église, m'a accueillie en même temps que d'autres nouveaux immigrants appartenant à cette confession. Pour autant que je comprenne à cette époque, les représentants des différentes églises, qui avaient pour cela des guichets, accueillaient les immigrants et leur souhaitaient la bienvenue à Halifax et au Canada. Mme Lehman, qui a œuvré inlassablement durant de nombreuses années, avait toujours des mots d'encouragement et offrait immanquablement son soutien. Elle s'intéressait vraiment aux autres : c'était une vraie amie.

La famille canadienne m'attendait et m'a vite emmenée dans sa Dodge bleue. Il m'a été difficile de m'adapter au début, loin de chez moi, avec des gens que je ne connaissais pas et plongée dans une langue étrangère, mais la beauté de la province de la Nouvelle-Écosse au milieu de l'été a allégé ma peine parce que j'adorais nager et j’avais eu rarement l'occasion de le faire dans l'eau salée. Durant mon temps libre, je me promenais jusqu'à l'île Horseshoe à côté du North West Arm pour aller nager et me rafraîchir. Le pasteur de l'église luthérienne est venu me rendre visite et m'a invitée à assister aux offices rue Windsor. On m'a parlé de cours d'anglais pour nouveaux Canadiens offerts par des professeurs très dévoués et gentils à l'école secondaire Queen Elizabeth. De plus, l'Office canadien du film invitait ceux que cela intéressait à aller regarder des films. Les deux programmes étaient gratuits et m'ont beaucoup aidée à m'adapter et à me sentir chez moi dans ce nouveau pays. J'avais prévu de rester une année puis de rentrer pour poursuivre mes études en vue d'une carrière. Cependant, après mon année obligatoire avec la famille canadienne, j'ai été acceptée à l'Institut de pathologie pour étudier la technologie médicale avec le docteur D.J. MacKenzie.

Mon premier emploi m'a menée au sanatorium de Kentville où j'ai rencontré mon mari et vous pouvez imaginer la suite.