Mur d'honneur de Sobey
Colonne
71
Rangée
18
Je suis arrivé au Canada en juin 1962, afin de rejoindre mes deux frères Gabriele et Vittorio qui eux, étaient arrivés au Canada en 1955 et 1958.
Je venais d’Italie, de la ville de Decollatura, dans la région de Catanzaro de Calabre. Je me suis embarqué sur le navire Saturnia à partir de Naples. J’avais 23 ans à l’époque et c’était la première fois que je montais à bord d’un gros navire. À mes yeux, c’était ma première croisière. J’ai eu un bon voyage car le temps était clément.
Nous avons atteint Gibraltar durant le jour, mais le navire s’est arrêté pour un court moment pour permettre aux passagers d’acheter des souvenirs des bateaux de pêche qui s’approchaient en utilisant des paniers et une longue corde. Personne ne pouvait débarquer du navire pour faire des achats car il était arrêté au beau milieu de la mer. Notre arrêt suivant fut à Lisbonne, au Portugal pour une durée de cinq heures, ce qui nous permit de visiter la ville. Reprenant notre traversée, personne n’est tombé malade car le temps était beau et la mer, calme.
Je suis arrivé à Halifax, en Nouvelle-Écosse au Canada, 12 juin 1962 au Quai 21, qui abritait les douanes et le centre d’immigration. Une fois les papiers réglés par le service d’immigration, je suis monté à bord du train pour Montréal, au Québec où j’ai fait un arrêt de cinq heures avant de prendre un autre train en direction de Toronto, en Ontario pour y arriver à 22 heures. Ma destination était Welland, toujours en Ontario, mais le train pour Welland avait déjà quitté à 20 heures. À ce moment, j’ai rencontré deux autres jeunes hommes voyageant vers Niagara Falls, en Ontario. Nous avions toute la nuit à attendre jusqu’au départ du train, le lendemain à 10 heures. Nous sommes donc restés à la gare toute la nuit, à parler et à dormir sur un banc avec nos valises en guise d’oreiller. Je suis arrivé à la gare de Welland, le vendredi, à 12 h 30 et mes deux frères et leurs familles m’y attendaient. Le samedi matin, je suis allé travailler chez le barbier Lincoln Barber, sur la rue Lincoln à Welland, pour le propriétaire, monsieur Angelo Ventresca. C’était mon frère Gabriele qui m’avait trouvé ce travail.
Mon voyage a été bon pour moi. Je me sentais vraiment désolé de quitter mes parents, un autre frère et deux sœurs et tous les gens que je connaissais à la maison. Je n’ai jamais revu mon père, mais en 1968 après sa mort, ma mère est venue au Canada pour une période de trois ans pour le mariage de mon frère et le mien.
À ce jour, je suis retourné en Italie trois fois avec mon épouse Rosemarie et une fois avec mes deux fils, Jean et Mario. Je n’oublierai jamais l’Italie, mais le Canada a été très bon pour moi et mon chez-moi est maintenant ici.
J’espère visiter le Quai 21 bientôt afin de voir mon nom sur la brique du mur de l’honneur de Sobey que mon épouse et mes fils ont acheté pour moi en juin 2003.
Un très fier Canadien quittant son domicile Je vois le train s’approcher Puis il s’arrête devant moi, et je monte. Avec tristesse, je regarde les arbres disparaître derrière moi, Car je quitte pour une nouvelle terre, un nouveau pays. Lentement, lentement je vois mon amour et Ma ville natale s’éloigner de moi. Personne ne sait comment je me sens Je veux revenir en arrière et ne jamais la laisser. Je veux mourir. Mais le train poursuit sa route Vers une ville que je n’ai jamais vue auparavant. Je ferme mes yeux, alors que dans ma main Je tiens une photo de mon amour. Pour un moment, je vois mon ancien domicile, Les rues de ma ville natale, Mon amour et tous mes amis. Pourtant, je sais que c’est seulement un rêve éveillé. Au revoir mon amour, au revoir ma petite ville. Pendant un certain temps, je serai parti. Mais je vous garderai dans mon cœur Jusqu’au jour où je vous reverrai tous.
John Falvo