Ellen D. B. Tinney

Mur d'honneur de Sobey

Colonne
79

Rangée
18

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Ellen D. B. Tinney

Je suis arrivée au Quai 21 à bord du beau navire Aquitania le 3 mars 1946. L’Aquitania avait été transformé en navire de transport de troupes et gréé avec beaucoup de lits superposés supplémentaires. Beaucoup de filles avaient vraiment le mal de mer pendant la traversée. Je faisais partie des chanceuses et j’ai pu aider les enfants et les bébés. La nourriture était excellente et un vrai régal après bien des années de rationnement.

Je me souviens très bien de mon arrivée au Quai 21 à Halifax. Les alentours étaient très gris et mornes mais sur une estrade il y avait un groupe qui jouait « The Maple Leaf Forever ». Il y avait d’incroyables femmes de la Croix-Rouge pour nous conseiller quel train pendre car certaines épouses de guerre partaient vers l’ouest, beaucoup d’entre nous partaient pour Montréal et moi pour Belleville.

Après une année passée sans le voir, mon mari est venu me retrouver à Belleville. C’était bizarre de le voir pour la première fois dans ses vêtements de civil, mais quand il a enlevé son chapeau en feutre et que j’ai vu ses cheveux roux bouclés, j’ai su que c’était mon Vic.

On s’est finalement installés à Peterborough, nous y avons construit notre belle maison, nous avons eu deux belles filles, nous avons eu beaucoup d’amis dans la vie, mais hélas à l’âge de 45 ans, mon mari Vic est subitement décédé, le 29 septembre 1963. À 42 ans, j’étais veuve. C’était un moment triste et effrayant pour moi et mes deux filles. Mais, comme toujours, la vie continue et je suis allée travailler. Cela fait maintenant des années que je suis retraitée. Je suis très fière de mes deux belles filles et de mes 5 beaux petits-enfants.

Je suis allée plusieurs fois en Écosse. J’aime mon pays de naissance mais je suis d’abord canadienne. Si je pouvais remonter le temps et aller en 1941 et que je pouvais faire un choix, est-ce que je le referais ? Oui, absolument. Mon plus grand plaisir après ma famille ce sont mes amies épouses de guerre. Nous rions ensemble et parfois nous pleurons ensemble, car beaucoup d’épouses de guerre sont veuves comme moi.

Je suis fière d’être canadienne et fière de mon héritage écossais.