Elio D'Alessio

Mur d'honneur de Sobey

Colonne
100

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9

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Elio D'Alessio

De Chieti Scalo à Selva Del Montello (Italie) puis le Canada.

Mon père Elio, né le 26 novembre 1926 à Chieti Scalo dans les Abruzzes, une région centrale d'Italie, est le fils de Giovanni D'Alessio et Anna Rabottini. Après les misères de la Seconde Guerre mondiale, mon grand-père Giovanni s'est mis à son compte pour vendre des boissons gazeuses : à l'époque, la boisson populaire était la « gazzasa ». Mon grand-père se faisait appeler le « gazzozaro » des Abruzzes tandis qu'il livrait les caisses de la boisson populaire en tricycle. Mon père venait d'une famille de sept enfants dans laquelle il était le quatrième. En ce temps-là, après la guerre, dans le centre et le sud de l'Italie, il n'y avait pas grand-chose à faire. Alors pour se donner un meilleur avenir, il a émigré dans la partie nord de l'Italie, dans une petite ville appelée Selva Del Montello, en Vénétie. Là, il y a rencontré ma mère Luisa Agnoletti, fille d'Ida et d'Ettore, sont tombés amoureux et se sont mariés. Ils se sont lancés dans la fabrication de boissons alcoolisées mais n'ont pas eu beaucoup de succès. À ce moment-là, moi, Annida, je suis née et mon père a pensé au Canada, parce qu'en ce temps-là, le Canada était perçu comme la terre promise, riche de possibilités, où il pourrait offrir un meilleur avenir à ma mère et à moi. Alors le 7 mars 1956, il a quitté Venise sur le Vulcania et c'est comme ça que son aventure a commencé. Au bout de six jours de mal de mer, il a dû se faire retirer l'appendice d'urgence et il a eu la chance de survivre et d'arriver à Halifax le 2 avril 1956. Il m'a toujours raconté qu'une fois sorti du port, il s'est assis sur sa seule valise et s'est demandé : « Je vais de quel côté maintenant, gauche ou droite ? ». Le Canada était perçu comme un grand pays fait pour de grandes vies et par conséquent cela donnait à sa décision une importance cruciale. En pensant à sa famille laissée en Italie, il est monté à bord d'un train et est arrivé à Toronto. C'est là qu'il a commencé sa nouvelle vie et qu’il a tant et tant travaillé, en tant que traiteur pour de nombreuses occasions, et ce faisant, il a fait naître des sourires sur beaucoup de visages. Au bout de 11 ans, en octobre 1963, ma mère et moi sommes venues et nous avons finalement pu être de nouveau ensemble. Quelle surprise pour moi de monter dans un avion et de voir enfin mon père ! Il m'avait quittée quand je n'avais que trois ans. Un an plus tard, mon frère Elio Jr. est né : il était la prunelle des yeux de mon père.

C'est là notre histoire et, comme beaucoup d'autres, nous tenons à remercier le Canada. Mon père a trouvé dans ce merveilleux pays la bonne fortune qui lui a permis non seulement d'élever ses enfants, mais aussi ses petits-enfants Alfonso, Elio, Luisa et Alessandra. Même si leurs petits-enfants n'ont jamais eu le plaisir de les rencontrer puisque mon père est décédé le 13 septembre 1978 et ma mère le 29 janvier 1979, ce qu'ils nous ont légué vivra toujours dans nos cœurs et la famille D'Alessio leur sera toujours redevable de la bonne fortune qu’ils nous ont offerte de pouvoir vivre ici !

Merci Canada.