Berend Bergsma

Mur d'honneur de Sobey

Colonne
47

Rangée
10

First Line Inscription
Berend Bergsma
Second line inscription
Margaretha Namink

Récit de l’immigration d’un garçon de 9 ans en 1952

Mon plus beau souvenir d’une arrivée au Canada et du Quai 21 est celui que mon père m’avait raconté au sujet d’une tante et d’un oncle qui vivaient près de Halifax. Ils sont venus en bus nous accueillir au Quai 21. Cela dit, quand on a accosté au Quai 21 en fin d’après-midi, on a dû attendre un jour de plus à bord avant de pouvoir débarquer. Mon père nous a fait nous tenir le long de la rambarde, mes frères et sœurs et moi et faire signe à ma tante, qui était sa sœur.

Alors que j’avais neuf ans, je me souviens de quelques faits marquants lors du départ de notre village aux Pays-Bas. D’abord en bus, de Friesland au port de Rotterdam. C’était la première fois que je montais dans un bus, alors c’était quelque chose. Je n’oublierai jamais le moment où j’ai vu tous ces bateaux et que mon père m’a dit qu’on allait monter sur celui-là. On est restés en mer pendant des semaines. Il y avait beaucoup de monde sur le bateau le premier jour, mais comme les jours s’écoulaient, de moins en moins de gens étaient dans la salle à manger. Je pouvais manger toutes les pommes, oranges et bananes que je voulais.

Je me souviens de m’être fait gronder avec mon ami, pour avoir couru dans les couloirs et dans les escaliers, et de me faire dire de ne pas monter sur le pont. Je me souviens aussi être assis dans un coin au Quai 21 avec ma famille, en attendant de passer les douanes, d’aller à l’entrepôt avec mon père et de voir beaucoup de gros cartons. Je me souviens du voyage en train du Quai 21 à Vancouver et quand le train s’arrêtait dans une petite ville, mon père et d’autres hommes sortaient acheter du lait et du pain. Et puis un jour, le train s’est arrêté en campagne pendant longtemps. Papa m’a dit qu’un homme avait raté le train. Il était allé en ville acheter des médicaments pour sa femme qui était malade, qui avait une grosse fièvre.

J’avais beaucoup d’amis dans le train et bien sûr beaucoup d’énergie. J’allais et venais en courant de wagon en wagon. Un jour, nous les garçons, on s’est retrouvés dans un wagon qui avait des tissus blancs sur les sièges et un toit en verre. On nous a dit de ne pas y retourner. J’ai appris plus tard que c’était la première classe. Nous sommes restés à Vancouver durant six semaines pendant que mon père cherchait du travail. Je me souviens aller au parc Stanley, là je pouvais courir. Nous avons déménagé dans une ferme dans la prairie Sumas, à l’extérieur d’Abbotsford.