Antonio Giovannina et Michele

Mur d'honneur de Sobey

Colonne
70

Rangée
20

First Line Inscription
Antonio Giovannina e Michele
Second line inscription
Granata

Comme la plupart des immigrants qui ont quitté cette Europe déchirée de l'après la Seconde Guerre mondiale, mon père Antonio voulait offrir à sa famille une vie nouvelle et meilleure. L'Italie économiquement déprimée ne lui offrait pas d'avenir. Il a quitté la ville de Cosenza, dans la région de la Calabre, au début de l'année 1950, un an après la naissance de son fils aîné Michele. Il est allé d'abord en Belgique et a ensuite migré au Pays de Galles au début de 1951. Au Pays de Galles, il a travaillé dans les mines de charbon non loin de Cardiff jusqu'en avril 1954. Là, il y a appris à lire, écrire et parler anglais. Au mois de mai 1954 à l'âge de 29 ans, Antonio a quitté le Pays de Galles. Il espérait que le Canada lui offrirait l'occasion de rassembler sa famille. Il est arrivé à Toronto rempli d'espoir et rêvant de meilleurs lendemains. Sans qualifications, il avait de la difficulté à trouver un travail stable : il prenait donc des emplois peu rémunérés et devait travailler de longues heures, en dépit de quoi il a persévéré. Il a réussi à nous faire venir au Canada, ma mère et moi, avant l'automne 1955. Le 11 novembre 1955, ma mère, Giovannina, 28 ans, et moi, 6 ans, sommes montés sur le transatlantique Saturnia dans le port de Naples. Nous sommes arrivés au Quai 21 le 22 novembre 1955. Après un voyage en train de deux jours, nous avons retrouvé mon père à Toronto le 24 novembre 1955.

Mes parents ont eu le bonheur d'avoir trois autres enfants, tous nés au Canada. Sam, mon frère, est né en 1956, Frances, l'aînée de mes sœurs, est née en 1958, et Joanne, la sœur cadette, est née en 1968. C'était avec une grande fierté que mon père se vantait d'avoir quatre enfants ayant tous des diplômes universitaires. L'éducation était une priorité pour lui et il était reconnaissant du fait qu'habiter au Canada donnait à ses enfants la possibilité de faire des études s'ils le désiraient. Malheureusement, mon père est décédé le 18 septembre 1996 à l'âge de 72 ans. Par bonheur, il a vu trois de ses enfants se marier, commencer leurs carrières et leurs propres familles.

Poussés par l’espoir et les rêves de bonheur et d’avenir, de nombreux immigrants ont choisi de s’établir au Canada. Leur cheminement a commencé quand des milliers d’entre eux ont débarqué sur le sol canadien au Quai 21. Je n’oublierai jamais cela et je l’apprécie encore plus aujourd’hui que lorsque j’étais un garçon de 6 ans. Cette promesse d’un meilleur et plus bel avenir, promesse faite par le Canada, s’est éteinte pour mon père et pour de nombreux autres. Leurs rêves se poursuivent cependant à travers leurs fils, leurs filles et leurs petits-enfants.

Mes frères, mes sœurs et moi- même, nous savons bien que nous ne nous serions pas là aujourd'hui sans les sacrifices, le travail assidu et le dévouement de nos parents. C'est avec une grande fierté que je peux déclarer que ma famille, bien qu'estimant ses racines et son patrimoine italien, est heureuse et honorée d'être canadienne.

Michele Granata