Andrea Goetz, sa fille Julia

On nous attendait à la station Waterloo d'où on nous a emmenés à un club philanthropique dans le West End de Londres. Plus tard cette nuit-là, nous sommes montés dans un train aux fenêtres bien obturées. Nous avons voyagé toute la nuit jusqu'à Greenock, en Écosse. Une mauvaise tempête nous a empêchés d'embarquer sur le navire. On nous a menés à Glasgow où nous avons logé au dernier étage d'une infirmerie. Tout le monde était fatigué et las, les bébés étaient grognons.

Le lendemain matin après un petit-déjeuner surprise d'œufs et de bacon (très rare à ce moment-là), nous sommes allés au bateau pour échanger les masques à gaz contre des gilets de sauvetage ; les sous-marins étant un danger permanent. Nous sommes arrivés dans l'un des célèbres brouillards de Halifax. Il a fallu attendre qu'il se lève pour entrer dans le port. Le lendemain matin, nous avons porté les enfants pour leur montrer les lumières - ils n'avaient pas idée de ce dont nous parlions puisqu'ils avaient grandi dans l'obscurité forcée de la guerre. En ce temps-là il y avait un tunnel qui nous menait au train. Les dames de Halifax se tenaient tout le long et donnaient aux enfants des jouets, de la gomme, des pommes et des bonbons. C'était un bel accueil.