« C’est un lieu qui suscite l’émotion » - Les notes qu’ils ont laissées derrière eux

Un homme noir vêtu d'une chemise à col et d'un chandail lit des notes écrites à la main sur des étiquettes de bagages en papier accrochées à un mur.

Une famille de neuf personnes pose à bord d’un navire.

La famille Thiessen portant des étiquettes de bagages, septembre 1950, DI2013.848.2.

Des centaines d’étiquettes de bagages à l’ancienne ornent deux murs du Musée. Couvertes de dessins et de messages manuscrits dans différentes langues, elles y sont laissées par les visiteurs.

Pendant les années où le Quai 21 était un centre d’immigration, les valises et les sacs portaient des étiquettes de bagages comme celles-ci. Mais parfois, il arrivait que ce soit les gens qui les portent. « Les étiquettes étaient utilisées pour aider à identifier les personnes déplacées et les réfugiés politiques lors de leur transport vers le Canada », explique Jan Raska, historien du Musée. Si ces nouveaux arrivants ne parlaient ni anglais ni français, les étiquettes affichaient certains renseignements essentiels. Elles permettaient aux autorités et aux organisations de services bénévoles d’acheminer ces personnes vers les bateaux ou les trains appropriés.

Un message sur une étiquette de bagage qui dit Merci pour ce merveilleux recueil de témoignages. Je fais partie de ces immigré(e)s à ma façon. Privilégiée, je suis arrivée de France seule à 25 ans et quel bonheur el honneur d’être une membre de ce fantastique pays multiculturel. J’si choisi le Canada, sans regrets.

Aujourd’hui, les visiteurs utilisent des étiquettes similaires pour écrire des notes à leurs familles afin de les remercier pour leur sacrifice. Ils écrivent des messages pour remercier le personnel du Musée pour une visite. Ils dessinent des bateaux ou des avions ou le drapeau du pays d’origine de leur famille.

Non seulement ces étiquettes relient les visiteurs au passé du bâtiment, mais elles sont aussi un moyen de communiquer avec l’avenir à travers le temps. Un message peut être lu par des visiteurs des mois plus tard. Un visiteur, arrivé au Canada en provenance d’Algérie le 10 juillet cette année, a adressé sa note ainsi : « Cher moi en 2025 ». L’auteur s’engage à travailler dur et à revenir chercher la lettre dans un an. Un autre visiteur, Richard, promet de revenir en 2030 à l’occasion du 100e anniversaire de l’arrivée de sa mère au Canada.

Un autre message, émanant d’un visiteur nommé Georg, commence abruptement. On peut y lire : « C’est un lieu qui suscite l’émotion. » C’est vrai pour beaucoup de gens. Le Musée peut symboliser de nombreuses choses : l’espoir, un nouveau départ, un chagrin d’amour, l’amour de la famille, ou un mélange de tout cela.

« Les étiquettes de bagages sont le cœur et l’âme du Musée, affirme Kristine Kovacevic, conservatrice des expositions principales. C’est la raison pour laquelle nous existons. Parce que le Musée est important pour tant de personnes. C’est là qu’ils s’épanchent. Je pleure chaque fois que je les regarde. »

Lorsque vous viendrez au Musée, nous espérons que vous partagerez votre histoire avec nous et avec tous ceux qui la verront à l’avenir.

 

Ces deux vidéos, produites par le Musée, ont été inspirées par les messages laissés par les visiteurs.