Lieutenant Ryszard Z.S. Paudyn

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11

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15

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Lieutenant Ryszard Z. S. Paudyn
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6th Children of Lwów Armd Regt

Ryszard (Richard) Zdzisław Stefan Paudyn 1921-2008

Richard est né à Varsovie le 27 novembre 1921. Il a été baptisé à l’église catholique de Saint Andrew à Varsovie. Ses parents s’appelaient Wanda (née Blichewicz) et Stefan Paudyn. La famille Blichewicz a habité à Łowicz et la famille Paudyn était originaire de Radom en Pologne. C’était le deuxième garçon de la famille Paudyn. En 1920, son frère Jerzy (Jurek) est né et en 1923, sa sœur Barbara. La famille a habité à Radość prés de Varsovie pendant 6 ans. Le mariage Paudyn s’est brisé et puis ils ont divorcé. Wanda a rencontré son deuxième époux Waclaw Wożniak et a pris Barbara avec elle. En 1931, est né. Stefan Paudyn s’est occupé des garçons, Jurek et Ryszard et il a accepté un emploi en tant que Gestionnaire de Banque Agricole à Lwów en Pologne. Il a épousé Mme Jadwiga Blumensztajn plus connue sous le nom de « auntie Wisia ». Stefan, Wisia, Jurek, Richard et la mère de Stefan, Bronia, menaient une vie relativement bonne dans un bel appartement et ils employaient une gouvernante à temps plein. Richard allait au lycée St. Magdalena. À l’époque, Lwów était une ville polonaise multiculturelle avec la célèbre Université King Jan Kazimir et l’Université Technique. Beaucoup de célèbres poètes, d’écrivains ainsi que des artistes y habitaient. Vers 1938-39, les Russes ont commencé à inciter un sentiment anti-polonais et les jeunes étudiants ont organisé des manifestations pour protester contre de violents incidents et Richard et Jurek étaient parmi eux. Richard a été condamné à faire de la prison mais parce qu’il était très jeune, il a été vite relâché.

Quand la Seconde Guerre mondiale a commencé le 1er septembre 1939, Richard était déterminé à rejoindre l’armée polonaise en Roumanie. Ses amis et lui ont engagé un guide ukrainien pour traverser la frontière. Comme ils étaient très naïfs, ils ont été trahis. Richard n’avait même pas 18 ans. Il a été emmené à Drohobycz et condamné par le KGB russe à une peine de 10 ans dans un camp de travail forcé en Sibérie uniquement parce qu’il était polonais. Le 17 septembre 1939, l’union soviétique a envahi la Pologne, le pays a dû se battre contre deux ennemis : l’un à l’est et l’autre à l’ouest. Richard a été transporté jusqu’à Uchta Siberia (dans la région de Trockoje) à bord d’un train qui était d’habitude utilisé pour transporter les animaux. Il était très malade. Il a habité et il a travaillé dans un camp de travail forcé, ce qu’on appelle un goulag. Bien des hommes, des femmes et des enfants y sont morts. Les conditions y étaient très dures. Des hommes étaient prêts à voler et même à trahir un autre prisonnier pour une cigarette. Entre temps, l’armée russe a changé de camp pour aller se battre aux côtés de la France et de l’Angleterre et elle avait besoin de plus de soldats pour lutter contre Hitler. Le pacte Sikorski-Majs a été signé entre le Premier Ministre du gouvernement qui était en exile et le gouvernement de l’Union soviétique afin de libérer tous les polonais des goulags et pour former l’armée polonaise sur le territoire de l’Union soviétique. Après l’amnistie, les nouveaux soldats ont marché pendant de nombreux jours jusqu’à un camp de réunion, ils étaient affamés, fatigués et bouleversés. Ils ont survécu parce que des femmes russes charitables leur ont donné de l’eau chaude et quelque chose à manger en échange de quelques travaux et de la main d’œuvre. L’armée polonaise a été formée par le Général Władysław Anders. Il est difficile d’imaginer cette armée de milliers d’hommes qui n’étaient pas entraînés. Ils ont reçu des vêtements et de la nourriture de la Grande-Bretagne mais les Russes n’avaient aucun moyen de les nourrir et de les armer. Le Général Anders a persuadé les Russes de les laisser partir en Irak pour rejoindre l’armée britannique. Quelques navires ont été fournis. Bien des hommes, des femmes et des enfants malades sont morts sur la mer Caspienne. Richard était toujours jeune et malade mais il a survécu. L’armée était postée en Irak, en Iran et en Palestine. Ils sont devenus le Deuxième Corps Polonais de la Huitième Armée Britannique. Richard et ses collègues des Provinces est de la Pologne ont formé le Sixième Régiment Armé des « Enfants de Lwów ». Plus tard, ils ont été transférés en Palestine et en Égypte. L’armée polonaise était prête à aller se battre. Officiellement, le régiment de Richard était en train de se battre contre les Allemands à Piedimonte San Germano à 6 km de Monte Cassino mais on a demandé à Richard de faire la liaison entre son régiment et Monte Cassino. Il était là-bas quand la bataille s’est terminée et le drapeau polonais a été hissé en haut du monastère bénédictin le 18 mai 1944. Après la guerre, il avait encore en mémoire de nombreuses images horribles. Ses camarades sont enterrés au célèbre cimetière de Monte Cassino et dans d’autres cimetières en Italie. Après cette bataille, son régiment a remporté de nombreuses victoires le long de la Via Adriatica (la Voie adriatique). Ils ont combattu à Bologne, Ancona et Loreto. Richard a toujours été un gentleman et a fait preuve de respect envers les prisonniers de guerre allemands. Son régiment a été logé dans des foyers italiens et il a rencontré de belles femmes italiennes parmi elles, la principessa Fernanda qui lui a livré environ 40 prisonniers allemands. En 1945, Richard a été envoyé à Galatone dans le sud de l’Italie pour entraîner de nouveaux soldats qui avaient réussi à s’enfuir de la Pologne après les troubles de 1944. Après la guerre, son régiment a été emmené en Angleterre à bord du navire HMS Mauritania. Dans l’Angleterre d’après-guerre, il y avait une pénurie de tout et les régiments militaires ont été dissous au départ. Devenu civil, Richard a travaillé dans un hôtel en tant que responsable de l’argenterie et plus tard, on lui a offert une bourse pour étudier la production textile à Manchester. Certains de ses collègues sont restés en Angleterre et certains ont émigré en Argentine, au Brésil, aux États-Unis et au Canada. Certains sont retournés en Pologne où ils ont soit été jetés en prison soit condamnés à mort pour collaboration potentielle avec l’« Ouest ».

Richard a choisi d’émigrer au Canada en 1948. Il est arrivé au Canada par le Quai 21 à bord du navire Aquitania. Son ami John Chmielinski a travaillé en tant que fermier dans la région de Holland Marsh. John a convaincu le fermier de parrainer Richard et d’ailleurs, dans ses papiers d’immigration, la profession de « fermier » est écrite. Au Canada, il a pris des petits emplois, l’un d’eux était de construire des systèmes électriques au nord de l’Ontario pour la compagnie Ontario Hydro. Dans l’équipe, il était le seul étranger et le reste étaient des Indiens Cris. Le travail à Ontario Hydro était très dangereux et après un an, Richard est retourné à Toronto. Plus tard, il a travaillé à General Electric, Union Carbide et après pendant 26 ans à de Havilland, Mc Donnell Douglas (qui est plus tard devenu Boeing Canada). Il a suivi plusieurs cours du soir pour obtenir des emplois mieux rémunérés. Il a aimé passer quelques mois au Labour College à l’Université de Montréal où il a étudié la politique, la philosophie et les relations de travail. En 1950, il a épousé la jeune et belle Janine Romer et ils ont élevé deux enfants Richard Stephen et Barbara Lynn. Richard et Janina ont maheureusement divorcé en 1983 et Richard a épousé Anna Brzezińska, qui est venue de Pologne grâce à la bourse de l’UNESCO. Ils ont été présentés par George Gomółka, qui travaillait avec Anna à l’Université de Toronto.

Richard était très actif au sein de la Communauté Polonaise au Canada. Pendant des années, il était gestionnaire du club de football « White Eagle » à Toronto qui a atteint les championnats régionaux. Il était président de la branche de l’Amérique du Nord des « Anciens Soldats du 6e régiment armé des enfants de Lwów ». Ensemble avec la branche, ils ont financé la construction d’un monument à Piedimonte San Germano en Italie. Lui et son camarade Alex Majewski (originaire des États-Unis) ont parrainé un livre à propos de son régiment « Semper Fidelis » écrit par un historien Waldemar Handke. Il était membre du comité et vice-président de la Branche 20 de l’Association des Anciens Combattants et pendant 6 ans, il était le Vice-Président des relations des médias pour le Comité Exécutif du Congrès Canado-Polonais. Il a aussi travaillé pour la Fondation Caritative du Congrès Canado-Polonais, la Fondation Caritative Jasna Góra et depuis 2007 pour la Fondation Caritative Adam Mickiewicz. Grâce à des profits à la bourse, il a créé le Richard and Anna Paudyn National Memorial Fund dédié aux conférences sur l’Histoire polonaise, aux livres et à des évènements qui commémorent les soldats polonais. Le dernier événement en date était la conférence du Professeur M. B. Biskupski de l’Université de Connecticut State qui a eu lieu le 24 mars 2011 à l’Université de Toronto et qui était intitulée « Hollywood's Portrayal of Poland ».

Pour ses accomplissements de guerre, il a reçu de nombreuses médailles telles que l’Étoile du Pacifique, l’Étoile de la Guerre 39-45, l’Étoile de l’Italie, la Croix de Monte Cassino, la Médaille de Guerre, l’Ordre Polonia Restituta et bien d’autres. (Maintenant à Yarker en Ontario). Pour son service en Sibérie, on lui a décerné la « Croix de Sibérie » comme récompense pour ses années de souffrance au goulag. Pour ses activités au sein de la Communauté Polonaise au Canada, il a reçu la Croix du Chevalier de l’Ordre de la Pologne, la Médaille d’or du Congrès Canado-Polonais, une récompense exceptionnelle de la Fondation Reymont au Canada, la récompense de l’Ontario pour ses 50 années de service au sein de la communauté, la médaille de la ville de Toronto et bien d’autres. Il est aussi citoyen d’honneur de Oldrzychowice Kłodzkie en Pologne. Richard a toujours voulu être journaliste et pendant des années, il a apporté sa contribution au journal « Canadian Auto Workers », à des journaux polonais au Canada « Gazeta », « Goniec », « Zwiazkowiec », “Głos Polski”, « Dziennik » et « Kwartalnik SPK ». Après un entretien avec un scénariste en Pologne, il s’est intéressé à l’histoire de « Wojtek », un petit ours syrien qui a été acheté par des soldats polonais en Irak, qui a grandi avec eux et qui a combattu avec eux à Monte Cassino. L’ours est mort plus tard au zoo d’Édimbourg en Écosse après 22 ans. Il y a actuellement une forte mobilisation en Écosse pour construire un monument et récemment un film à propos de l’ours a été présenté à Londres en Angleterre et en Pologne. Richard a écrit plusieurs articles sur cet ours valeureux. Ils ont fini sur internet et ils ont été traduits en Anglais et en Italien.

En 1990, le fils de Richard, Rick, lui a construit une maison de campagne sur sa propriété à Yarker en Ontario. Nous y avons passé de nombreuses de fins de semaines et des étés à nettoyer, à nager dans la rivière Nappanee, à marcher et à lire au soleil. Richard était très heureux là-bas. Ses petits-enfants appelaient cet endroit « la maison de campagne de Dziadzio ». Il aimait beaucoup être avec eux et il leur rappelait leurs racines polonaises en leur apportant des serpentins de saucisses polonaises et du pain. Il adorait aussi les chiens et les chevaux et je crois qu’ils le lui rendaient bien. Nous avons voyagé à plein d’endroits intéressants, notamment les Caraïbes, l’Alaska et Hawaï. Tous les 2 ou 3 ans, nous sommes allés en Pologne pour rendre visite à nos familles. Richard y est parfois allé pour représenter la communauté polonaise ou le Canada lors de diverses conventions et parfois il a travaillé avec l’ACDI (Agence Canadienne de Développement International). Pendant que nous étions à Toronto, nous avons eu le plaisir d’assister à des concerts, des pièces de théâtre et oui…nous avons joué au bridge avec des amis.

Richard a eu de la chance car il a eu peu de problèmes de santé. Grâce à ma nièce Christine Walach qui travaille pour un excellent cardiologue, une obstruction dans ses artères a été détectée en 1990 et il a dû subir un triple pontage coronaire. Il a toujours gardé le moral, il ne se plaignait jamais au sujet de la nourriture et il aimait les gens qui lui témoignaient de la gentillesse. Il était très courageux. Le matin du 9 mars 2008, il est allé à l’église en voiture. Le camion pick-up qui venait en face de la rue Scarlett Road à Toronto nous a heurtés de plein fouet. Richard est décédé à l’hôpital Synnybrook. L’hommage a eu lieu à la chapelle Yorke de Turner et Porter le 14 mars 2008 et la messe a eu lieu à l’église All Saints Catholic de Toronto. Notre ami le père Edward Ewczyski a officié les deux cérémonies. Son fils Richard, sa fille Barbara, ses petits-enfants Jennifer, Michael, Kryta, Ricky, Paul, Alexandria et Katrina et de nombreux amis se souviennent de lui. Son souhait était d’être incinéré et ses cendres sont au cimetière Riverside à Toronto. Parce qu’il aimait la Pologne et Yarker, de petites quantités de ses cendres ont été laissées sur la tombe de son père à Otwock en Pologne (où une plaque commémorative a été mise), dans la mer Baltique à Gdynia, en Pologne et à Yarker en Ontario.

Il est impossible d’écrire au sujet d’une personne avec qui vous avez vécu et que vous avez aimée pendant 25 ans mais je crois que nous nous sommes trouvés pour une bonne raison. Il aimerait que sa famille soit forte et heureuse. Le nom Paudyn a une signification. Certains croyait que c’était une version polonaise du nom italien Paudini mais il y a une ville dans le sud de la France appelée Pau et « dyne » est l’unité de force. Je crois qu’il nous aide ou du moins je sens son aide dès que j’en ai besoin.

Anna Paudyn, 1 décembre 2011

Vieille photo de jeune homme en uniforme militaire
Homme d'âge moyen portant des lunettes et badge nominatif
Vétéran plus vieil avec décorations militaires