Mur d'honneur de Sobey
Colonne
195
Rangée
8
Pays d'origine : Allemagne
Nom du navire : Arosa Kulm
Port d'entrée : Halifax
Date d'arrivée : 23 mars 1954
Âge à l'arrivée : 32, 29, 5 ans
Mes parents, Karl Friederich Herb, Anna Katharina (Annekathe) Theresia Sterzenbach Herb, et mon frère, William (Willi) Albert Herb, ont émigré au Canada depuis St. Ilgen, une petite ville située juste à l’extérieur de Heidelberg, en Allemagne, afin de trouver une meilleure vie pour eux et leur jeune fils.
Après avoir vendu la plupart de leurs biens, à l’exception d’une petite malle de produits de première nécessité, ils ont eu assez d’argent pour payer leur passage sur l’Arosa Kulm, qui a quitté Bremerhaven, en Allemagne, et est arrivé à Halifax, en Nouvelle-Écosse, le 20 mars 1954. Ils ont quitté l’Allemagne avec seulement 50 dollars en poche.
La traversée de l’Atlantique a été difficile, et ma mère nous racontait comment elle se retrouvait au sol, tombant de sa couchette supérieure sur le bateau. Son plus grand souvenir de la traversée de l’Atlantique a été, alors qu’ils se rapprochaient de la terre, de regarder les dauphins nager le long de leur navire.
Une fois arrivés à Halifax, ils ont pris un train pour Montréal. Des amis de leur ville natale en Allemagne avaient émigré et s’étaient installés à Montréal quelques années auparavant.
Une fois à Montréal, ils ont trouvé un petit appartement à Côte-des-Neiges, un quartier de Montréal.
Ma mère a trouvé du travail comme femme de ménage et mon père a trouvé du travail en usine dans l’est de Montréal. En octobre 1957, je suis née (Susan).
En 1959, ils ont déménagé dans un appartement plus grand sur la rue Des Oblats à LaSalle, un arrondissement de Montréal. Ils y ont rencontré d’autres familles allemandes. Il était important pour eux que mon frère et moi restions liés à notre patrimoine allemand, et ils nous ont parlé dans le dialecte de leur ville natale.
Pendant qu’ils vivaient à LaSalle, ils ont fait en sorte que mon frère, qui avait 11 ans, retourne en Allemagne pour retrouver sa famille allemande. Ils n’avaient pas les moyens de faire venir toute la famille, alors mon frère y est allé seul, confié aux soins d’une agente de bord, et son oncle est venu le chercher à l’aéroport de Francfort en Allemagne.
Mes parents ont travaillé très dur. Ma mère a continué comme femme de ménage et mon père a trouvé un emploi de soudeur. Pour économiser suffisamment d’argent afin d’acheter une maison et une voiture, mon père faisait chaque jour l’aller-retour entre la maison et le travail, une marche qui lui prenait deux heures dans chaque sens, dans le froid de l’hiver et la chaleur torride de l’été.
En 1961, ils ont acheté une voiture et leur première maison dans une communauté de la rive sud de Montréal. Après avoir emménagé dans leur nouvelle maison, ils ont décidé qu’il était temps de me présenter à mes nombreux parents allemands. Encore une fois, pour des raisons d’argent, ma mère m’a emmenée, et mon père est resté au Canada avec mon frère. C’était la première fois que ma mère retournait en Allemagne. Elle m’a présenté les parents de mon père, qui vivaient encore, ainsi que de nombreux oncles et tantes, cousins et amis. Malheureusement, les parents de ma mère étaient décédés, et elle ne les a jamais revus.
En 1968, mes parents et mon frère sont devenus citoyens canadiens. C’était un moment de fierté dans leur vie.
En 1970, mon père, ma mère et moi avons voyagé en Allemagne. Mon frère, alors âgé de 22 ans, est resté au Canada. C’était la première fois que mon père revenait, 16 ans après son arrivée au Canada. Il n’a jamais pu revoir ses parents, mais a retrouvé ses frères et sœurs, les membres de sa famille et les nombreux amis qu’il avait laissés derrière lui.
Pendant que nous vivions à Châteauguay, la famille et les amis venaient fréquemment d’Allemagne pour passer les étés avec nous.
J’ai gardé des liens avec eux, et je suis retournée les voir au fil des ans.
Mes parents sont restés à Châteauguay jusqu’en 1980, date à laquelle ils ont déménagé à Rawdon, une communauté multiculturelle au nord de Montréal. Mon père a pris sa retraite en 1983.
En février 1991, ma mère est décédée. En septembre 1995, mon père est décédé. Ils sont enterrés à Rawdon.
Ils nous ont laissé un riche patrimoine qui, je l’espère, se perpétuera pour de nombreuses générations à venir.