Edith Metcalfe Wallace

Mur d'honneur de Sobey

Colonne
167

Rangée
18

First Line Inscription
Edith Metcalfe Wallace
Second line inscription
and Susan

Edith Metcalfe Wallace, épouse de guerre
29 juin 1922 – 29 novembre 2010

Ma mère est née à Rotherham, dans le Yorkshire, le 29 juin 1922, troisième enfant d’Esther Barrett et John Metcalfe. Ses frère et sœur plus âgés étaient Edward (Ted), né en 1914 et Mary, née en 1918. Ma mère a commencé sa formation d’infirmière en 1942, à Newcastle on Tyne. Elle se souvient avoir soigné des prisonniers de guerre allemands, dont un en particulier, qui était très jeune et effrayé, un gentil garçon, disait-elle.

À la fin novembre 1944, ma mère voyageait vers Richmond (dans le Yorkshire) afin d’assister au mariage d’une amie. Elle avait été envoyée à Richmond au début de la guerre, parce que l’endroit n’était pas visé par les bombardements; elle demeurait chez la famille de sa cousine Frankie. Par pur hasard, mon père, Earl Weston Wallace, accompagné de quelques camarades de régiment stationnés dans les environs, au camp Catterick, se sont joints à la noce à l’auberge King’s Head Inn (maintenant l’hôtel King’s Head). Mon père, qui avait grandi à Port Arthur (Thunder Bay) en Ontario, s’était enrôlé en 1941 à l’âge de 22 ans. Il a ensuite passé au moins deux ans à l’entraînement à Aldershot, dans le Surrey, au Royaume-Uni. Finalement, il a été envoyé en Italie en novembre 1943 (ces dates sont approximatives). En février 1944, son ami Millard Ross et lui ont été retournés en Angleterre afin d’entrer au sein de l’Unité de formation des cadets officiers (ou OCTU) à Aldershot. Il est devenu lieutenant en mars 1945, puis éventuellement capitaine dans la réserve autour de 1952.

Ce fut le coup de foudre ce soir de novembre-là et peu de temps après, Edie et Earl étaient fiancés. Ils se sont mariés le lundi de Pâques (2 avril) 1945 à 11 heures, à l’église St. Stephen’s d’East Dene, dans le Rotherham (église d’Angleterre).

Pendant que ma mère suivait sa formation à l’infirmerie de Newcastle, ses amies infirmières l’ont amenée à l’église anglicane où elle s’est convertie au Méthodisme. La famille de mon père, des Baptistes convaincus, envoyaient leurs coupons de rationnement du Canada pour le sucre et autres denrées, afin que ma grand-mère puisse confectionner un gâteau. Ma mère a dû rendre visite au vicaire de St. Stephen’s afin d’obtenir l’autorisation de marier un Baptiste – et un Canadien par-dessus le marché! Ma mère portait une adorable robe de mariée de satin ornée de perles qu’elle a ensuite prêtée à une amie, qui en a modifié l’encolure et l’a gâchée, aux dires de ma mère (j’ai encore sa robe et son voile). Ma grand-mère (Nanna) l’a amenée à Leeds magasiner sa robe et elles ont trouvé exactement ce qu’elles cherchaient dans la vitrine d’une boutique de robes de mariées.

En ce matin du lundi de Pâques 1945, le temps était venteux; les photos nous montrent les robes qui volaient. Mon père venait de recevoir le rang de lieutenant alors c’était tout un honneur pour la famille qu’Edie épouse un officier. Malheureusement, le père de ma mère (mon grand-père John William Metcalfe, né en 1890) était si bouleversé de voir sa cadette quitter l’Angleterre qu’il a dû être hospitalisé (dépression nerveuse? possible tumeur au cerveau?). Il a pris sa retraite une semaine après le mariage, à l’âge de 55 ans, de la mine de charbon où il travaillait (?). Le frère de ma mère, Ted, âgé de 30 ans, l’a accompagnée vers l’autel. Ma mère avait une demoiselle d’honneur, sa sœur aînée Mary, infirmière à Sheffield, et deux bouquetières : sa nièce Patricia, fillette de quatre ans de son frère Ted et de son épouse Hazel, ainsi que Susan, nièce de quatre ans d’une amie infirmière. Le garçon d’honneur de mon père était John Stewart, de Chatham au Nouveau-Brunswick (?). Les deux huissiers étaient des soldats australiens.

Au mariage, il y avait aussi Hazel et Ted avec leurs enfants Pat et Stuart, Mary, la sœur de ma mère et son amie « tante » Edie Palmer, la marraine de ma mère, sa tante Clara (la sœur de Nanna, une bonne amie d’Edie Palmer – ce sont elles et Edie qui ont élevé Mary, la sœur de ma mère), de même qu’Alice Ross et ses deux fils, Ian et Robert – Alice était une amie infirmière de Hazel - le garçon d’honneur de papa et les deux huissiers. La réception de mariage a eu lieu à la maison de Nanna au 11, place Cambridge, à East Dene, dans le Rotherham. Nanna a passé une nuit blanche à préparer le repas de noces. (Je suis née dans cette maison de ville le 15 février 1946. Nous habitons maintenant sur l’avenue Doncaster à London, en Ontario; Cambridge Place se trouve à deux rues seulement du chemin Doncaster, à Rotherham.

Maman et papa ont pris le train vers Londres plus tard ce jour-là et ont passé les deux journées suivantes au Club des Officiers de l’endroit. Pour une raison inconnue, leur réservation à l’hôtel Grosvenor n’a pas été honorée. Ils sont ensuite partis pour leur lune de miel à Liphook, dans le Hampshire, au Royaume-Uni, au sud de l’Angleterre, une base où les troupes canadiennes étaient stationnées.

Papa devait partir combattre les Japonais après la reddition de l’Allemagne, le 8 mai 1945. En juin 1945, il a été envoyé au Canada par train pour combattre en Extrême Orient, sans ma mère qui était enceinte de moi et n’était pas autorisée à voyager. Au retour de mon père au Canada, ma mère a fait prendre son portrait de noces pour lui environ trois mois après le mariage; c’est pour cette raison qu’elle n’a pas de bouquet de fleurs (son bouquet consistait en un fer à cheval argenté fait de carton supposé porter chance, objet que je me souviens avoir détruit en jouant avec à l’âge de six ans). Elle ne pouvait pas voyager avec un bébé de moins de six mois, alors ce n’est qu’un an plus tard, vers le 26 ou le 27 juillet 1946, que nous avons été tous trois réunis dans la maison familiale de papa, au 217, rue River (maintenant McVicar) à Port Arthur (ses deux parents étaient décédés). On m’a émis mes documents d’entrée à notre arrivée le 23 juillet 1946, au Quai 21 de Halifax. On y a indiqué que j’avais cinq mois. Puis, ma mère a entrepris le voyage de trois ou quatre jours vers Port Arthur, à bord d’un train rempli d’épouses de guerre et d’enfants qui hurlaient. Elle dit avoir attrapé la coqueluche à bord du Queen Mary (le passage était gratuit une fois que vous aviez montré votre certificat de mariage mentionnant que votre mari était soldat canadien). Parce qu’elle était l’épouse d’un officier, on lui a attribué une cabine de première classe sur le Queen Mary, mais il y avait au moins quatre femmes dans chaque cabine et des enfants malades partout.

En mars 1949, ma mère est retournée en Angleterre à bord du Queen Elizabeth avec trois enfants : mon frère David, 18 mois, ma sœur Penny, cinq mois et moi, trois ans. Papa a vendu la maison de ses parents sur la rue River afin de défrayer une partie du coût du voyage. (En 1949, les anciens combattants de Port Arthur ont été logés dans de toutes nouvelles maisons locatives appelées maisons du temps de guerre.) En plus de son emploi régulier, papa était payé pour demeurer dans la réserve; il avait des réunions régulièrement. Il avait acheté à ma mère un manteau de fourrure qu’elle a apporté avec elle en Angleterre; elle a causé tout un émoi à Rotherham! Elle a aussi apporté un gros jambon que mon oncle Elgin a fourni de son emploi comme boucher au commerce de Joe Wood sur la rue Arthur (Elgin a plus tard acheté ce magasin). Le jambon ciré, transporté dans un contenant fait pour l’occasion, a aussi eu beaucoup de succès auprès de la famille dans le Yorkshire, car elle était toujours en rationnement.

À son retour à Port Arthur à la fin juillet 1949 avec nous trois, papa avait emménagé dans une « maison du temps de guerre », au 109, boulevard Ray. Il a offert à ma mère une jolie broche et des boucles d’oreilles en améthyste et j’ai reçu un tricycle; il m’a raconté que je lui ai demandé si je pouvais utiliser mon tricycle sur le trottoir! Nous sommes arrivés tard le soir par le train de Toronto, après avoir pris l’avion de New York à Toronto, puis nous être rendus à l’hôtel Royal York, où la famille de mon père n’est PAS venue à nos devants (ils sont plutôt allés au King Edward, par erreur). Ma mère a attendu en vain avec trois bébés dans le hall d’entrée du Royal York jusqu’à ce que le gérant ait pitié d’elle et lui laisse utiliser une chambre jusqu’à l’heure de son train (probablement pour que l’endroit retrouve un peu de son calme).

Donc, nous sommes restés à Rotherham pendant environ quatre mois, dans la maison préfabriquée de Nanna construite après la guerre. Quel périple! Bateau, avion train… J’ai une photo de moi à bord du Queen Elizabeth lors d’une fête d’enfant- je porte un chapeau de fête en papier.

J’ai aussi des photos de Nanna dans sa maison préfabriquée et une de David et moi jouant dans son minuscule jardin – Penny est dans la poussette.

Quel voyage c’était. À l’âge de trois ans, j’avais déjà traversé l’Atlantique trois fois par bateau (deux d’entre eux s’appelaient Queen). Ma traversée suivante a eu lieu en septembre 1977, à bord du paquebot russe Alexandr Pushkin. À l’immigration de Tilbury, juste à l’est de Londres, au Royaume-Uni, le petit agent a regardé mon passeport (qui indiquait comme lieu de naissance Rotherham, au Yorkshire) - et m’a lancé « Bon retour au bercail, ma chère! »

Voici ma mère Edith Wallace (née Metcalfe), et moi (Susan Margaret) en mai 1946.  J’avais 3 mois. Ma mère  porte la médaille d’artillerie que mon père lui a donnée après leur mariage. La médaille était appelée “broche bien-aimée”.  Le chandail tricoté de ma mère (en jaune) et ma robe de baptême (en laine blanche, même motif que son chandail).
Voici ma mère Edith Wallace (née Metcalfe), et moi (Susan Margaret) en mai 1946. J’avais 3 mois. Ma mère porte la médaille d’artillerie que mon père lui a donnée après leur mariage. La médaille était appelée “broche bien-aimée”. Le chandail tricoté de
Voici ma mère Edith Wallace née Metcalfe Cette photo a été prise deux mois après son mariage. Voilà pourquoi elle n’a pas de fleurs.
Voici ma mère Edith Wallace née Metcalfe Cette photo a été prise deux mois après son mariage. Voilà pourquoi elle n’a pas de fleurs.