Maksymchuk Andrew Anna

Mur d'honneur de Sobey

Colonne
121

Rangée
10

First Line Inscription
Maksymchuk Andrew Anna
Second line inscription
four sons

Andrew et Anna Maksymchuk devaient faire face à des problèmes épiques et des difficultés colossales pour tenter de racler de quoi vivre et élever une famille sous le régime oppressif de l'Ukraine soviétique.

En 1930, après avoir cultivé la terre dans des conditions qui ne cessaient d'empirer, Andrew en a eu assez. Il avait entendu parler de terres inoccupées au Canada. Son esprit pionnier s'est réveillé, il a eu envie d'une vie libre, de nouveaux rêves et de perspectives plus radieuses. Sa décision a sans aucun doute épargné à sa famille le génocide du peuple ukrainien par la famine, sous Staline. On estime qu'avant 1933 sept millions d'Ukrainiens sont morts sous le régime soviétique.

En réponse à une campagne publicitaire massive du gouvernement canadien, des milliers de colons affluaient dans les prairies du Canada pour s'établir comme agriculteurs. Ils venaient saisir l'opportunité d'obtenir de la terre cultivable « gratuitement » (10 $ pour 160 acres), de s'affranchir de la mainmise excessive du gouvernement, du service militaire obligatoire et d'autres obstacles et d'offrir une vie plus libre à leurs familles. Andrew, 39 ans, sa femme Anna, 36 ans, et leurs quatre garçons, Thomas, 13 ans, Peter, 10 ans, Metro, 8 ans, et Victor, 3 ans, faisaient partie du deuxième groupe de colons ukrainiens à venir au Canada. Les premiers étaient arrivés en 1891.

Le 6 juin 1930, la famille Maksymchuk a quitté sa patrie à bord du SS Pulaski de la compagnie Baltic American Lines au port de Dantzig (Gdánsk, en Pologne) et a pris la mer vers le Canada. Ils sont arrivés au Quai 21, maintenant lieu historique, à Halifax en Nouvelle-Écosse, le 17 juin 1930 et sont montés dans un train qui les a emmenés à Pelly, en Saskatchewan.

De la gare à la terre récemment achetée, le trajet s'est fait dans un chariot tiré par des chevaux. Et là, semble-t-il au milieu de nulle part, le conducteur s'est arrêté. Il a indiqué un piquet de bois dans le sol sur lequel était inscrit « SE 28-32-30 W1 ». Les lettres et les nombres correspondaient à ceux du petit bout de papier qu'Andrew tenait dans ses mains, c'était la propriété Maksymchuk ! Le conducteur du chariot a aidé à décharger les maigres possessions de la famille et il est reparti.

On ne peut que les imaginer, tous les six, debout, silencieux, contemplant cette terre qui leur appartenait. Personne n'était en vue, seulement de la terre inondée, des rochers, des épicéas et des peupliers. On ne peut qu'imaginer les sentiments d'angoisse faisant surface chez les deux adultes tandis que les enfants se tenaient là, troublés. Mais il n'y avait pas de retour possible. La difficulté avait toujours fait partie de leur mode de vie. Il allait falloir se débrouiller pour que ça marche.

À partir de la première pelletée de terre retournée et du premier coup de hache, Andrew et Anna ont façonné un nouveau mode de vie pour eux-mêmes et, en fin de compte, pour les générations à venir de leur famille. Ils allaient contribuer, de même que d'autres immigrants ukrainiens, non seulement à la colonisation d'une grande partie des prairies, mais aussi à les transformer en grenier à céréales du Canada. Ils allaient aussi devenir un élément d'une mosaïque de cultures, mélangées dans l'ensemble d'un vaste pays, ce qui constitue la véritable identité d'un Canadien et qui fait l'envie du monde entier.

Vieux portrait peint d’un homme et d’une femme.
Carte d’identité de l’immigration avec un timbre canadien dessus.
Carte d’identité de l’immigration avec un timbre canadien dessus.