Berthold Herman Seiler

Mur d'honneur de Sobey

Colonne
109

Rangée
9

First Line Inscription
Berthold Herman Seiler
Second line inscription
Eugene Seiler

Berthold Herman (Bert) Seiler, 1911-2004

Nous nous souviendrons toujours de Berthold Herman (Bert) Seiler, mari dévoué et père affectueux, qui nous a enseigné l’importance de travailler dur, de poursuivre nos buts avec ténacité et de nous enorgueillir d’un travail bien fait. Il nous a aidés à apprécier à quel point l’adversité faisait ressortir ce qu’il y avait de meilleur dans chacun de nous.

Papa a grandi à Rodalben, un village pittoresque dans la région du sud-ouest de l’Allemagne appelée Rhénanie-Palatinat à côté de la région Alsace-Lorraine en France. Les habitants disent toujours aux visiteurs que Rodalben est célèbre : à son retour de Moscou en 1812, Napoléon et ses troupes seraient passées par le village. Au début du vingtième siècle, le village est devenu un centre de fabrication de chaussures et chaque personne dans le village qui en avait la capacité physique travaillait dans une de ces usines. Papa a terminé l’équivalent de la 11e année et est ensuite allé travailler dans l’usine de son père. Les fins de semaine en automne, il jouait dans l’équipe de football du village et il a fini dans les tournois inter-villages. Après un tournoi, les participants et les spectateurs organisaient une grande fête dans la forêt : ils rôtissaient des pommes de terre, buvaient de la bière et chantaient des chansons jusque tard dans la nuit.

Pendant cette période d’inflation qui s’est étendue de 1914, au moment où la Première Guerre Mondiale a éclaté, jusqu’en 1923 quand le système monétaire de l’Allemagne s’est effondré, la vie était difficile voire incertaine. En 1914, 4,21 marks allemands valaient dans le système monétaire international un dollar américain ; en 1923, 4 200 milliards de marks (le nombre 4,2 est alors suivi de 11 zéros) valaient un dollar. Les gens ont eu de la chance d’avoir des emplois où ils pouvaient toucher leur salaire tous les jours à midi ; selon des études, ils couraient vers les magasins les plus proches avec leurs sacs pleins de billets pour acheter tout ce qu’ils pouvaient à n’importe quel prix. Dans cette frénésie, ils payaient des millions de marks pour des coucous, des chaussures qui ne leur allaient pas et ainsi de suite. Le prix d’une tasse de café passait du simple au double pendant que vous le buviez. Papa nous a raconté que des gens dans le village tapissaient leur remise de milliers de billets qui ne valaient plus rien.

En 1930, Papa a persuadé son cousin (Eugen Seiler) d’immigrer avec lui au Canada dans l’espoir de se construire une vie meilleure. Les parents de Papa ont emprunté de l’argent pour payer le voyage. Comme bien des immigrants de l’époque, il voulait aller aux États-Unis mais il a trouvé qu’il était plus facile d’entrer au Canada. (Les autorités canadiennes à Pirmasens recrutaient des fermiers.) Ils ont voyagé en bateau à bord du Berlin (un cuirassé qui avait été aménagé) de Bremen jusqu’à Halifax où ils ont débarqué le 13 avril 1930 ; puis ils ont voyagé en train jusqu’à Cutworth dans le centre de la Saskatchewan en passant par Montréal et Winnipeg, ils y ont défriché le sol et le préparait pour la plantation des récoltes et gagnaient 20 $ par mois (5 $ par mois pendant l’hiver). En réalité, ils avaient échangé les temps difficiles de l’Allemagne pour ceux du Canada. La Bourse s’était effondrée à l’automne de 1929 et les temps devenaient de plus en plus difficiles. Le taux annuel de précipitations dans bien des régions des Prairies avait considérablement chuté et au printemps 1930, l’humidité du sol était pratiquement nulle. Le prix du blé a chuté comme jamais auparavant et le grain de l’ouest invendu représentait l’un des problèmes les plus sérieux de l’époque. Les conditions ont empiré avec notamment une confusion économique et un taux de chômage colossal. Il y a eu sept maigres années de mauvaises récoltes et les années 1931-1939 ont suivi à cause des sècheresses qui atteignaient des proportions catastrophiques. La poussière balayait les champs plats et un ruisseau de poussière incessant venait fouetter les visages.

Comme ses perspectives n’avaient pas l’air très bonnes en Saskatchewan, Papa est parti en Alberta à l’automne 1940 et, selon ses souvenirs, cela a marqué un tournant dans sa vie. Il a travaillé dans divers emplois, par exemple il conduisait des camions pour Colpitts Ranches, un grand employeur de l’ouest de Calgary. Là-bas, il a rencontré et plus tard épousé (en juin 1942) Margaret McKady (ma mère). Ils ont loué des chambres dans un immeuble locatif près de City Hall, ils ont acheté une maison à Bowness (C’était sans doute en novembre 1943 quand je suis né), et ensuite ils ont acheté une plus grande maison à Belfast (probablement en novembre 1947 quand ma sœur, Maria, est née) maintenant appelée Mayland Heights. Il a occupé d’autres emplois, comme emballé la farine dans l’usine de farine Robin Hood Flour Mills et conduire des camions pour la compagnie d’entreposage et de transport routier MacCosham Storage and Cartage.

C’était une période difficile sur d’autres plans aussi : pendant la Seconde Guerre Mondiale, on a demandé à mon père – maintenant classé parmi les ennemis étrangers – de se présenter à la police montée tous les mois. Il parlait rarement de cette période de sa vie.

Papa est parti à la retraite (avec beaucoup de réticence) en 1991 mais il a toujours été capable de voir le bon côté des choses et il a donc pu apprécier sa retraite. Il a travaillé à temps-partiel dans son sous-sol et il appréciait la visite de ses amis et de sa famille. Il aimait surtout inviter ses amis au restaurant pour le déjeuner et se joindre à sa famille pour les grandes occasions. Ma famille a plein de bons souvenirs des repas du dimanche et de ceux de Noël en compagnie de Maman et de Papa. Nous aimions écouter ses histoires, ses souvenirs de sa vie en Allemagne et de ses premiers jours au Canada. Il aimait vraiment jouer au gin rami avec mon gendre Mark. En juin 1998, il a voyagé à Swift Current pour fêter le 90e anniversaire de Gene.

Nous sommes contents d’avoir pu trouver un endroit à Westview (un beau pavillon) pour Maman et Papa pendant la période 2002-2003.

Les meilleurs souvenirs de Papa comprenaient les nombreuses amitiés qu’il a formées avec ses collègues à la City, les sorties familiales comme quand il nous emmenait voir des films dans des drive-ins et pique-niquer à Twin Bridges, sans parler des voyages en Allemagne avec sa famille pour rendre visite à ses proches. Lors de ces excursions, on visitait Heidelberg et on voyageait le long du Rhin.

Les sœurs de Papa sont toujours en vie, Lucia Helfrich et Else Matheis et leurs familles habitent à Rodalben en Allemagne ; Margaret sa femme pendant 62 ans ; son fils Robert (Tamara) et sa fille Maria (Frnak Huizing) ; Erik, Anne-Marie, et Jennifer Huizing, Christopher Hanlie, et un autre arrière-petit-enfant (Jada).

La mort de Bert a été précédée par celle de son frère (Jakob) et de sa sœur (Maria) qui est décédée pendant la Seconde Guerre Mondiale, son fils (Karl) est décédé en juin 2002 et sa fille (Carol Hanlie) en mars 2004. Il va tellement manqué à tous ceux qu’il a touchés par sa gentillesse et sa générosité.