Nouvelle école, nouveau pays, nouveaux défis

Imaginez commencer votre année scolaire dans une école d’un nouveau pays dont vous ne parlez pas la langue. Les méthodes d’enseignement et les programmes sont différents. Vous ne connaissez personne.

La collection du Musée comporte de nombreuses histoires de personnes qui ont commencé l’école au Canada. Certaines sont drôles, d’autres sont tristes, et toutes témoignent de la résilience dont les nouveaux arrivants doivent faire preuve. En voici quelques-unes qui pourraient vous intéresser :

Deux fois plus difficile

Photographie en noir et blanc d’un garçon à un pupitre.
John Vandenburg juste avant son départ pour le Canada. (DI2016.260.1)

John Vandenberg, Pays-Bas, arrivé en 1951

« Je n’aimais pas aller à l’école à Montréal et apprendre deux langues en même temps , le français et l’anglais. J’ai eu beaucoup de mal à les apprendre. Les enseignants ne savaient pas dans quelle classe me placer, car ils n’avaient pas de bulletin scolaire. Ils ont décidé de me faire redoubler la 5e année. On attendait de moi que je lise le manuel entièrement en français avec les élèves francophones de l’école d’immersion française. »

(S2012.2349.1)

La sexième année

Cathy Bos Halman, Pays-Bas, arrivée en 1953

« Le prêtre est entré dans la salle de classe. Il m’a demandé quelque chose, mais je n’ai pas compris ce qu’il a dit. Je savais dire « oui » et « non » et je pouvais compter jusqu’à dix. C’était la limite de mon vocabulaire en anglais. Le prêtre a levé les doigts, alors j’ai supposé qu’il voulait savoir dans quelle classe j’étais. Alors j’ai dit “sexe” [six]… C’était ma première tentative en anglais. »

(S2012.559.1)

Le coup de foudre

Un homme en uniforme de police, souriant, avec une rue urbaine en arrière-plan.
Capture d’écran, entretien avec Kevin Yip. (R2015.71.16)

Kevin Yip, Hong Kong, arrivé en 1999

« J’ai supplié mes parents de me laisser aller à l’école… J’ai établi ma vie ici : ma première école secondaire anglophone, mon premier amour, mes premières années universitaires, et mon premier baccalauréat. »

(S2020.20.1)

La première année encore... et encore

Hans Leppik, Estonie, arrivé en 1948

« En Estonie, je suis allé à l’école publique jusqu’en troisième année. Puis en Suède, encore une fois, car comme je ne connaissais pas la langue j’ai dû reprendre à partir de la première année, et comme la langue s’améliorait, ils m’ont alors fait monter de classe… La même chose est arrivée de nouveau au Canada. J’avais quatorze ans et j’ai commencé l’école… Et moi, mon frère et ma sœur, nous avons tous recommencé en première année, parce que nous ne parlions pas la langue… J’ai été en première année trois fois dans ma vie et je n’ai jamais coulé. »

(08.10.01HL)

Les hostilités d’après-guerre

Katherine Madsen, Allemagne, arrivée en 1954

« En 1954, il y avait encore beaucoup d’animosité envers les Allemands. De nombreux Canadiens avaient perdu un proche au cours de la Seconde Guerre mondiale. Je suis rentrée chez moi avec une de mes camarades de classe après l’école. Et son père m’a demandé de quitter la maison : sa fille n’avait pas le droit d’être mon amie. À l’époque, je n’avais pas conscience des atrocités commises par les Allemands. La Seconde Guerre mondiale n’a jamais été abordée, ni à l’école en Allemagne, ni par mes parents. »

(S2012.2114.1)

Enseignement et apprentissage

Un homme enseigne à une classe de jeunes élèves.
Om Sharma enseigne à une classe d’élèves de niveau primaire, vers 2005. (DI2016.145.24)

Om Sharma, Inde, arrivé en 1967

« En 1966, j’ai appris par hasard que le Canada cherchait désespérément des enseignants qualifiés. J’ai envoyé mes diplômes à chaque province pour obtenir un permis d’enseignement et, en quelques mois à peine, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick et l’Ontario m’avaient chacun envoyé une licence et la liste des conseils scolaires auxquels je pouvais postuler... J’ai atterri à l’aéroport d’Halifax, par Montréal, le 2 août 1967... Après être resté au Quai 21 pendant deux semaines, l’agent d’immigration a organisé mon entrevue pour un poste d’enseignant et j’étais en route pour enseigner à l’école secondaire Duncan Macmillan à Sheet Harbour. Nous étions six enseignants à séjourner à l’hôtel Lind Haven pour 21 $ par semaine. Il a fallu du temps pour s’adapter à un nouvel endroit. La population locale, qui n’était pas exposée à de nouvelles cultures, le climat rigoureux, les adolescents canadiens et l’absence de nourriture ethnique à laquelle j’étais habitué ont créé un sentiment de solitude. Mais, comme on dit : 'Dans les moments durs, ce sont les durs qui s’en sortent .' … L’année suivante, j’ai changé de lieu de travail et j’ai obtenu un poste à l’école secondaire municipale de Chester, en Nouvelle-Écosse. Les choses ont commencé à s’améliorer. »

(S2012.1926.1)