Ezers Guntis

Mur d'honneur de Sobey

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Ezers Guntis

8 février 2005

En juin 1998, ma femme et moi avons assisté à la Conférence de Génie Civil à Halifax. Puisque nous étions tous les deux arrivés à Halifax par bateau quand nos familles avaient émigré au Canada, nous voulions en savoir plus. Le Bureau d’informations touristiques nous avait dirigés vers une exposition sur l’immigration au Quai 21. C’est là que nous avons eu des informations sur les employés au Quai 21 et leur travail pour préserver l’histoire humaine des immigrants qui sont passés par ses portes.

Quand nous étions enfants, ma femme et moi avons quitté la Lettonie en 1944, séparément, avec nos familles respectives, pour rejoindre les nombreuses personnes qui avaient été chassées en Allemagne. Après la guerre, nous avons été soutenus par plusieurs organisations internationales de secours. Nous avons habité dans des camps de déportés puis nous avons finalement été autorisés à émigrer, si nous répondions aux critères. Nos parents ont choisi le Canada. Pour émigrer, l’un d’entre eux devait être en bonne santé, acceptable politiquement et devait avoir un travail sûr au Canada. A cette époque, il y avait des agences, des entreprises ou des particuliers qui vous trouvaient un travail garanti et vous parrainaient. Ces entreprises devaient habituellement se limiter aux personnes en bonne santé et ne pas s’intéresser aux familles avec des enfants. Pour qu’une famille puisse émigrer, le père devait signer un contrat de travail d’un an et émigrer seul. Après avoir économisé suffisamment d’argent pour subvenir aux besoins de sa famille et trouver un endroit où vivre, la famille était alors autorisée à émigrer. Dans nos cas, nos pères sont venus tous les deux au Canada en premier et nous sommes arrivés environ neuf mois plus tard.

Ma femme, avec sa sœur et sa mère, est arrivée au Quai 21 le 3 décembre 1948. Moi, mon frère, ma sœur et ma mère le 19 janvier 1950.

La traversée de l’Atlantique n’a pas été agréable pour notre famille. Après avoir dit au revoir aux falaises de Douvres, nous avons été pris dans une tempête qui a duré toute la traversée. Nous avons tous eu le mal de mer et nous n’avons pas pu apprécier les merveilleux repas que nous offraient les membres de l’équipage, en particulier de belles oranges navel. Notre navire, le Général C.H.Muir, transporteur de troupes pendant la guerre et pesant 10 000 tonnes, tanguait tellement que nous ne pouvions pas dormir dans les lits supérieurs qui nous avaient été attribués. Nous dormions tous les quatre dans les deux lits inférieurs. Ce voyage, qui devait durer dix jours, dura deux semaines, dont trois ancrés au large du port de Halifax. Les vagues étaient trop hautes pour que nous puissions entrer dans le port en toute sécurité.

Vous pouvez imaginer comme nous étions contents lorsque nous avons traversé la passerelle vers le Quai 21.

Visiter le Quai quarante-sept ans plus tard a été une expérience mémorable et riche en émotions, tout comme admettre avec reconnaissance que passer ces portes au Canada nous a offert des opportunités inégalables ailleurs.

Pendant la convention, la Société canadienne de l’ingénierie civile a désigné les terminaux du Port de Halifax, y compris le Quai 21, comme un site d’Ingénierie Civique Historique National. Ce soir-là, la Société a organisé, dans le Hall d’Immigration du Quai 21, un merveilleux repas à base de homards.