Ellen M. Nielsen, Birthe et Inge

Mur d'honneur de Sobey

Colonne
31

Rangée
20

First Line Inscription

Ellen M. Nielsen, Birthe and Inge

Inge Nielsen

Inge est venue au Canada avec sa sœur Birthe Marie et leur mère Ellen Margrethe Nielsen. Inge a trois fils (dont deux sont déjà mariés) de son premier mari qui est décédé à 40 ans et elle a deux filles (elles aussi mariées) de son deuxième mari Tom Robson. Ils habitent dans une ferme qui était centenaire en 1967. Tom, le mari d’Inge, avait passé toute sa vie sur cette ferme. Inge a six petits-enfants et deux arrières petits-enfants. Inge et Tom sont tous les deux actifs auprès de leur communauté et de leur église à Denfield, une communauté rurale au nord de London en Ontario.

Birthe Marie Harrigan

Première histoire

J’avais 3 ans quand ma mère, ma sœur et moi sommes arrivées au Canada pour y rejoindre mon père Johannes Nielsen qui avait émigré au Canada en 1928. On avait voyagé en train de Halifax à Toronto, en passant par Montréal, et mon père nous attendait à la gare Union Station. Nous avons ensuite voyagé jusqu’à Woodstock en Ontario : notre premier foyer au Canada. Nous avons plus tard déménagé à Ingersoll puis à London en Ontario, où je suis allée à l’école et ai reçu mon éducation. Le 22 avril 1950, j’ai épousé Wallace Charles Harrigan. Nous avons deux fils Paul et John et sommes aujourd’hui retraités et vivons à Mississauga.

Deuxième histoire: Après la visite du musée en 1999 :

À la fin des années 1920, notre jeune famille était installée à Aarhus au Danemark. Mon père, en ces temps difficiles, essuyait un revers financier et a donc décidé de prendre un nouveau départ en Amérique du nord. Sa sœur était déjà installée dans la région de New York et, les États-Unis ayant un quota restrictif en matière d’immigration, il a alors décidé d’émigrer au Canada.

Durant l’été 1928, il a embarqué pour le Canada et est arrivé au Québec. Là-bas, avec d’autres jeunes Danois, il est monté dans un train vers les Prairies. Il avait toujours aimé le grand air et même sans expérience, il avait envie d’une ferme. Il a réussi à trouver du travail dans une ferme près de Lloydminster. Son plan avait été de gagner suffisamment d’argent pour faire venir ma mère, ma sœur et moi au Canada et le rejoindre la même année.

Il a vite réalisé que la vie à la ferme dans les prairies ne serait pas du goût de ma mère, une fille de la ville qui avait toujours vécu dans un milieu urbain, proche des gens avec qui elle aimait socialiser. Il a quitté l’ouest et a déménagé au sud-ouest de l’Ontario pour s’installer à Woodstock où il a pu trouver un emploi à temps partiel.

Il envoyait de l’argent à la maison pour payer les billets de la traversée en bateau et, tel que mentionné, ma mère, ma sœur et moi (Ellen Margrethe Nielsen, Inge and Birthe) avons navigué de Copenhague au Danemark à bord du SS United States le 7 août 1929 et sommes arrivées au Quai 21 à Halifax le 16 août 1929. Comme j’avais trois ans et ma sœur Inge seulement deux, nous ne nous rappelons que très peu de la traversée en bateau ou de l’arrivée au Canada à part ce que notre mère nous a dit au fils des années. Apparemment, le tout s’est passé sans encombre : nous avons passé les douanes et étions bientôt en route pour Montréal en train (le premier arrêt en route pour aller retrouver mon père). À Montréal, une connaissance de l’église luthérienne danoise nous attendait et a passé deux jours. Puis nous avons continué vers Toronto et retrouvé mon père à la gare Union Station.

La seule chose que ma mère m’a dite au sujet de leurs retrouvailles, c’était qu’elle n’avait jamais été aussi contente de revoir mon père même si, à son grand regret, ma sœur et moi l’avons confondu avec son jeune frère Erik. Après ces retrouvailles, nous sommes montés à bord du train pour Woodstock. Nous formions à nouveau une famille unie.

La vie au Canada n’était pas simple pour les immigrants sans argent à cette époque-là. Mon père partait tous les matins chercher du travail et acceptait tout ce qu’on lui offrait. Juste avant notre premier noël, une chute de neige a fourni une occasion de travail inespérée à mon père, ce qui nous a assuré un noël dont je me souviens encore aujourd’hui, avec un petit sapin, des décorations qu’on avait faites, un bon souper et une boite de cadeaux et de vêtements qui était arrivée juste à temps du Danemark.

Ces premiers temps, même s’ils étaient difficiles, étaient de bons moments qui ont forgé le caractère de ces jeunes immigrants. La majorité d’entre eux a travaillé dur pour contribuer à ce que le Canada est aujourd’hui.

J’espère que tout ceci n’est pas trop long. Je suis sure que ma mère aurait eu beaucoup d’histoires intéressantes à vous raconter sur les jours passés en mer et sur l’arrivée à Halifax.

Ma mère n’a jamais eu l’impression que le Canada était chez elle jusqu’à ce qu’elle retourne avec moi au Danemark pendant l’été de 1948. Alors que nous étions au Danemark depuis deux semaines, elle m’a dit : « j’ai bien hâte de rentrer à la maison au Canada ». Je crois que cela résume bien le tout.

Bonne chance à tous au Quai 21. Vous avez créé un réel lieu de préservation des souvenirs pour de nombreux Canadiens.

Témoignage de Harrigan, Wallace