Le bannock, également connu sous le nom de pain frit, est toujours le point de départ d’une conversation. Il s’agit généralement d’une critique du pain bannock de quelqu’un d’autre et d’un compte-rendu détaillé de qui fait le meilleur! Je grimace toujours lorsque des Aînés viennent au restaurant et en commandent. Ces personnes sont mes critiques les plus sévères.
J’ai cependant peaufiné ma formule au fil des ans et je suis finalement parvenu à ce que je considère comme la recette parfaite – du moins pour moi – considérant les différentes façons de cuisiner le bannock.
Vous trouverez peut-être que mes mesures pour le sucre et la poudre à pâte ne sont pas très conventionnelles (mélange de cuillères à soupe et de cuillères à thé), mais c’est la meilleure façon d’ajouter les bonnes quantités (à moins de les peser).
Le bannock est très polyvalent et peut accompagner les soupes, les ragoûts, les trempettes et les garnitures à tartiner. Cette version est cuite sur un gril chaud, mais vous pouvez faire un pain plus épais et le cuire dans une poêle en fonte sur le feu ou au four, ou enrouler des morceaux de bannock autour de bâtonnets pour les cuire au-dessus de charbons ardents. Et bien sûr, pour le dessert, vous pouvez faire frire de petites portions de bannock et les saupoudrer de sucre.
- Étape 1 : Dans un saladier, fouetter la farine, la poudre à pâte, le sucre et le sel jusqu’à obtention d’un mélange homogène. Ajouter progressivement l’eau en la mélangeant avec les mains. Veillez à ne pas trop travailler la pâte – elle doit simplement se tenir. La pâte sera humide et hirsute, mais il faut vraiment éviter de trop la mélanger – à ce stade, vous pourriez vous dire « quelque chose ne va pas », mais tout va bien. Couvrir le bol avec un linge à vaisselle mouillé et le laisser reposer à température pièce pendant 30 minutes.
- Étape 2 : 2. Préchauffer le gril à température élevée (400 °F/200 °C).
- Étape 3 : 3. Répandre un peu de farine sur une grande surface de travail propre. Diviser la pâte en 8 morceaux égaux et former des boules. À l’aide d’un rouleau à pâtisserie, étaler chaque boule en pièce oblongue et plate d’environ ¼ pouce/0,5 cm d’épaisseur.
- Étape 4 : 4. Badigeonner le gril chaud avec de l’huile. Badigeonner un côté des bouts de pâte oblongs avec un peu d’huile et placer le côté huilé directement sur le gril. Cuire pendant environ 4 minutes ou jusqu’à ce que le pain ait gonflé et que des marques brunes de gril aient apparu en dessous. Badigeonner d’huile la face supérieure des morceaux de bannock et les retourner. Griller l’autre côté pendant 3 minutes, jusqu’à ce qu’il soit doré. Retirer du gril. Assaisonner généreusement les deux côtés des morceaux de bannock chauds avec de la fleur de sel. Servir chaud.
Portions : 4 - 6
- 3 tasses/750 ml (15 oz/425 g) de farine tout usage, plus un surplus pour travailler la pâte
- 2 c. à soupe + 1½ c. à thé (37 ml) de poudre à pâte (0,9 oz/26 g)
- 2 c. à soupe + 1½ c. à thé (37 ml) de sucre cristallisé (1,2 oz/35 g)
- ¼ c. à thé/1 ml de sel
- 1½ tasse/375 ml d’eau, température pièce
- Huile de canola, pour le gril
- Fleur de sel, au goût
Le bannock ou pain frit est parfois appelé galette dans la langue michif (métisse). Mon grand-père faisait une excellente galette, qui dans notre famille est plutôt un pain à levée rapide, et c’est maintenant mon père qui est chargé de faire la galette pour les grandes occasions.
Certains Autochtones (y compris des chefs cuisiniers) ne croient pas que le bannock ait sa place dans la cuisine autochtone, car il s’agit d’un aliment adopté au début du contact avec les Européens et dont les ingrédients comprennent de la farine blanche transformée et du sucre blanc. Nous reconnaissons qu’il s’agit d’un aliment controversé et nous suggérons de ne l’apprécier qu’occasionnellement. Cela dit, il est omniprésent dans nos communautés, il fait partie de nos célébrations et de nombreux foyers en ont des versions favorites, y compris le mien.
Shane M. Chartrand, de la nation crie d’Enoch, est à l’avant-garde de la réémergence de la cuisine autochtone en Amérique du Nord.
M. Chartrand a grandi dans le centre de l’Alberta où il a appris à respecter la nourriture en élevant du bétail, en chassant et en pêchant sur les terres de sa famille, puis a déménagé à Edmonton lorsqu’il était un jeune homme pour suivre une formation culinaire. En 2015, Shane a été invité à participer au prestigieux contingent international de chefs de Cook It Raw, et a depuis participé aux émissions Iron Chef Canada et Chopped Canada de Food Network Canada. Depuis plus de dix ans, il a entrepris un voyage culinaire personnel afin de comprendre ce que signifie être d’ascendance crie et d’éducation métisse, et être un chef professionnel vivant et travaillant sur le territoire du Traité no 6.
Shane M. Chartrand a publié son premier livre de cuisine tawâw: Progressive Indigenous Cuisine, qu’il a écrit avec Jennifer Cockrall-King, un finaliste 2020 pour les prix Saveurs du Canada. Le livre présente des histoires émouvantes et inspirantes de sa communauté autochtone et des entretiens au sujet de son parcours de cuisinier.
La rédactrice culinaire canadienne Jennifer Cockrall-King est née et a grandi à Edmonton, en Alberta, et vit dans la petite communauté de Naramata, dans la vallée de l’Okanagan, en Colombie-Britannique.
Elle est l’auteure de Food and the City: Urban Agriculture and the New Food Revolution et de Food Artisans of the Okanagan Valley. Ses écrits ont été publiés dans toute l’Amérique du Nord, notamment dans le Maclean’s, le Reader’s Digest, Eighteen Bridges, le Canadian Geographic et le magazine enRoute. Son troisième livre est intitulé tawâw: Progressive Indigenous Cuisine.
Extrait de tawâw : Progressive Indigenous Cuisine de Shane M. Chartrand avec Jennifer Cockrall-King. ©2019 Shane M. Chartrand et Jennifer Cockrall-King. Publié par House of Anansi Press.
Ces auteurs et recettes sont présentés dans le cadre d’une collaboration entre le Musée et Saveurs du Canada. Un projet destiné à célébrer le dynamisme de la scène culinaire au Canada et à présenter notre prochaine exposition à la table : le goût de l’immigration. Cette exposition itinérante nationale vous invitera à approfondir le lien entre l’alimentation et l’immigration. Ouverture à Halifax, en Nouvelle-Écosse, en mai 2025.
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