(Cette vidéo n'est disponible qu'en anglais; la transcription a été traduite de l'anglais.)
Texte à l'écran : Un collage animé célébrant nos histoires d’immigrants
Texte à l'écran : Notre monde est fait des histoires que nous nous racontons
Je m’appelle Alex Tran. Je suis un photographe basé à Montréal.
Salut, je m’appelle Mariam. Je suis en 9e année à l’école secondaire Canterbury .
Je m’appelle Navin Virani et je suis une maman à la retraite.
Je m’appelle Doug Anzai.
Et je m’appelle June Anzai. Je suis née en 1934, à Vancouver, en C.-B. Et bien sûr, je suis à la retraite. Et célibataire.
Je suis arrivée ici― mon arrière-grand-père, qui a également immigré, disait sans cesse que le Canada était un paradis. Comment pourrais-je ne pas participer à ce paradis dont il m’a tant parlé avant de mourir?
Texte à l'écran : Mon oncle a été refusé par l’immigration au Canada et le bateau a fini par se rendre à Terre-Neuve, qui l’a accepté. Il est plus tard venu au Canada. En tant qu’homme juif fuyant la Pologne, il est devenu le médecin de KC Irving.
Texte à l'écran : Ma famille a immigré en 1952 quand j’avais 5 ans. Aujourd’hui encore, je me souviens du débarquement du bateau, où mon père nous attendait, ma mère, ma sœur et moi. Je me souviens qu’il m’a soulevé et pris dans ses bras.
Texte à l'écran : Ma mère, Leila Ewing, est arrivée au Canada en 1963. Née en Jamaïque, elle y a vécu jusqu’à l’âge de 27 ans, puis est partie lorsqu’elle a épousé mon père. Ma mère était intelligente, attentionnée et courageuse. Elle est morte en 2020 et elle me manque tous les jours.
Alors, bonjour tout le monde! Je m’appelle Richard. Mon nom de famille, c’est Laubonet, et puis c’est ça, je suis d’origine africaine, principalement de Côte d’Ivoire. Le plus beau pays au monde. [laughter]
Eh bien, tout d’abord, mon nom est Nouri Haidar Al Hassan. Euh, je suis originaire d’Irak, en fait, du sud de l’Irak, juste sur le Golfe entre l’Irak, le Koweït et l’Iran, cette région.
Elle s’est retrouvée sur un bateau à l’âge de 16 ans, séparée de ses cinq frères et sœurs et de ses parents. Tout le monde se précipitait pour fuir un pays déchiré par la guerre. Heureusement, ils ont été sauvés et ont appris de leurs sauveteurs combien ils avaient été chanceux. Les sauveteurs se trouvaient sur un navire aux ressources limitées et avaient rencontré d’autres personnes ayant besoin d’aide en mer. Ils savaient qu’ils ne pouvaient pas tous les aider. Ils avaient décidé d’aider le treizième bateau qu’ils rencontreraient. Ma mère était sur le treizième bateau.
Je me souviens avoir interrogé mes grands-parents à propos du gouvernement canadien qui envisageait de relocaliser la communauté japonaise loin des côtes.
Il n’est pas difficile de partager les histoires, mais ils pourraient trouver difficile d’accepter les réponses que je pourrais leur donner.
Mon grand-père avait des yeux gentils et un tempérament calme, et était aimé par beaucoup. Il écoutait attentivement tout le monde et aimait gâter ses petits-enfants.
J’ai dû quitter le pays, en fait, en 1991, si vous vous souvenez de ce qui s’est passé à cette époque contre le régime irakien. J’ai perdu mon frère aîné, le Dr Nadir. Il a été exécuté et on ne sait pas où est son corps. Puis mon père, en 1991, même chose. Alors, oui, c’était― c’était une période horrible que j’ai traversée. Mais alhamdullilah, je vais bien maintenant, donc, depuis que je suis au Canada, je suis, vous savez, parmi les plus chanceux, peut-être. [rires]
Texte à l'écran : Il m’arrive de croiser des perles rares, parmi ces étoiles, il y a Rich’Art, mon prof de danse. Je ne me souviens plus de ma vie avant sa Djamboola. Cher Richard, je voulais tout simplement te remercier d’exister.
Texte à l'écran : Ma mère, Dilshad Punjani, a 74 ans et travaille toujours comme infirmière à l’hôpital St. Paul de Vancouver, en Colombie-Britannique. Elle a immigré au Canada pour rejoindre sa famille qui a quitté l’Ouganda pour fuir le régime d’Idi Amin.
Texte à l'écran : Je suis une immigrante de mon dernier parent proche vivant. Il y a un vide dans mon cœur, dans ma vie, mais il en est ainsi pour tous les immigrants. Nous ne récupérons pas ce que nous laissons derrière nous.
Je pense... Je pense que j’hésite à partager ces histoires. Mais je réalise aussi que si je continue d’attendre et d’attendre, ces histoires ne sortiront pas.
Il n’arrêtait pas de parler de Vancouver et de sa beauté, et tous ses amis y étaient, et donc le premier rendez-vous, nous n’avons parlé que de Vancouver au Canada.
Je pense que la diversité est... on apprend beaucoup, pas vrai? On enlève nos œillères et on ouvre notre esprit un peu plus.
Est-ce que je me sens comme une immigrante? Non. Pas vraiment. Je n’y pense pas tous les jours. De temps en temps, je suppose qu’on me le rappelle, mais pas― pas tous les jours.
Pour moi, c’est un moment vraiment difficile, parce que lorsque nous sommes arrivés en 1996 et que j’avais rencontré, comme, probablement, trois ou quatre familles que j’ai rencontrées à cette époque. Le premier défi est la langue. Le deuxième défi est de trouver et de se faire des amis. Donc, c’est très difficile, honnêtement.
Peu importe pourquoi nous sommes venus et peu importe d’où nous sommes partis, notre cœur est brisé. C’est ma théorie! Peut-être que je me trompe.
Pour moi, c’est un moment vraiment difficile, parce que lorsque nous sommes arrivés en 1996 et que j’avais rencontré, comme, probablement, trois ou quatre familles que j’ai rencontrées à cette époque. Le premier défi est la langue. Le deuxième défi est de trouver et de se faire des amis. Donc, c’est très difficile, honnêtement.
Comme, j’ai toujours voulu que mes enfants soient qui ils veulent être. Mais personne ne nous a donné un manuel sur la façon d’élever des enfants au Canada. Alors ça a été une période très difficile, car nous avons été élevés si différemment.
Actuellement, je suis content de la voie créée, parce que ça a été comme, c’est l’outil pour moi, le meilleur outil dans ma vie de promotion de ma culture, d’où je viens, tu vois, que je partage. Dans mon cours de Djamboola, il y a des Québécois, il y a des Asiatiques, il y a des Européens, des Français, des― tout est mélangé. Y a comme, toutes sortes de personnes, mais ils viennent là pour découvrir ma culture, tu vois?
J’ai déménagé quand j’avais 11 ans et demi. J’étais donc jeune. Certaines personnes disent : « Oh, mais toi, c’est différent, tu n’étais pas adulte », mais tout ce que je suis aujourd’hui et tout ce que je fais, comme mon travail, est tellement lié à ces trous que j’ai. Les trous que j’ai parce que j’ai immigré.
Je suis moi-même immigrante, mais je suis très reconnaissante à mon amie Nicole, elle-même immigrante française, comme moi, qui m’a soutenue émotionnellement pendant plus de quarante ans, dans les moments les plus difficiles.
(Nouri parle en arabe)
Donc, vous savez, vous le dites en anglais, « hello » ou « how are you » alors vous pouvez le dire en ourdou.
(Navin parle en ourdou : Kaise hai app)
Vous le dites en kutchi
(Navin parle en kutchi : Kien aayo. Y’Ali kien aayo)
C’est en kutchi. En gujarati …
(Navin parle en gujurati : tame kem cho.)
Puis vous le dites en swahili.
(Navin parle en swahili : Hakuna Matata)
Pas de problème. Et puis, aussi, je connais un peu de français. Comment allez-vous? [rires]
Texte à l'écran : Je considère le Canada comme un « paradis », comme l’appelait mon grand-père lorsqu’il l’a visité! Alnoor dit que lorsqu’il était jeune, il dessinait des montagnes, des océans et des oiseaux. C’est vraiment Vancouver : comme un tableau!
Moi, par exemple, je parle la langue de mon père et de ma mère. Et la langue de mon père, ça s’appelle le godié et la langue de ma mère, ça s’appelle agni. Et puis à l’école j’ai appris un tout petit peu l’anglais. So, I can speak English, but my English is so-so! [rires]
Je veux encore garder ce côté japonais et le partager avec mes enfants, et leur permettre d’avoir quelques fibres de leurs racines dans cette fraction, leur côté japonais. Parce que mes enfants sont hapa – ce qu’on appelle hapa – qui signifie moitié-moitié. Ils sont mi-Japonais de mon côté, et mi-Britanniques-Canadiens du côté de ma femme.
Texte à l'écran : Ma mère est arrivée au Canada en 1963 avec le reste de la famille. Ma mère était intelligente, attentionnée et courageuse. Elle prenait la vie par les cornes avec le sourire et un rire contagieux. Elle est morte en 2020 et elle me manque tous les jours.
C’est ça, la beauté, aussi, de l’immigration, c’est de pouvoir justement, comme, emmener ton mode de vie, de ta vie antérieure avec le mode de vie d’ici, trouver un juste milieu, et puis bien fonctionner avec l’autre. Mais les obstacles, c’est certain qu’on les rencontre ici et puis les autres peuvent ne pas forcément comprendre ça. Ça, c’est sûr.
Je pense qu’enfant, je n’y pensais pas trop. C’est quelque chose qui s’est développé avec l’âge. Il y a bien sûr une sorte de honte, ou de culpabilité, qu’on ressent d’avoir profité de toutes leurs difficultés.
Maintenant, il est temps pour moi de rendre la pareille à la communauté et aux gens qui nous ont aidés, qui m’ont aidé et qui ont aidé ma famille. Nous sommes humains, non? Et nous devrions nous aider les uns les autres, quels que soient nos antécédents, notre race, notre religion ou autre.
Je pense que les histoires d’immigration vont au-delà de l’arrivée dans le nouveau pays. Il y a quelque chose d’intéressant qui se passe après, et, pour moi, ce qui arrive à la génération suivante est intéressant.
Texte à l'écran : dédié à nos ancêtres
Toutes nos histoires sont différentes, et toutes sont légitimes. Peu importe d’où vous venez et peu importe pourquoi vous deviez venir.
Texte à l'écran : fin