Devenir un(e) réfugié(e)
Longueur 2:41
(Cette vidéo n'est disponible qu'en anglais; la transcription a été traduite de l'anglais.)
J'étais très jeune et je ne me souviens de rien, car tout ce dont je me rappelle c'est de ma mère qui m’a pris par la main et qui m'a dit de courir. Et elle me serrait très fort et elle a pris certaines de nos choses, puis nous nous sommes enfuis. Et puis nous étions—comme j'étais un—j'étais très jeune, alors je ne savais pas, mais maintenant, maintenant je réalise que c'était tellement un― c'est très émouvant. Comment dire, c'est tellement—je ne peux, je ne peux—je ne peux pas l'imaginer. Vous savez je ne peux pas imaginer ce moment là. Ce que c'était d'être une mère à l'époque, vous savez, comment les gens persévèrent dans ce genre de situation. Mais comme j'étais très, vous savez, j'avais un meilleur, un de mes amis était là aussi. Et puis, tout ce dont je me souviens c'est que ma mère m’a pris par les mains, et nous― et elle m'a dit de courir. Et après cette journée, quelques jours, des gens—Nous étions cachés dans la jungle, alors, et moi j’étais—et plus tard, nous avons entendu dire que certaines personnes avaient été fusillées. Parmi ces gens, j'avais un ami, vous savez. Et puis c’était, c'est—tout le monde pleurait, vous savez, tout le monde pleurait et nous étions affamés, puis je me souviens que c'était comme, les enfants étaient aussi, ils pleuraient, et on leur disait de ne pas pleurer parce qu'ils avaient peur que les soldats nous entendent et qu'ils nous capturent. Puis ma mère—et puis, ma mère a donc décidé de se rendre directement au camp de réfugiés, et puis—mais les proches de ma mère n'ont pas abandonné. Ils disaient : « Non, nous allons—même s'il arrive quelque chose—nous allons y retourner. Nous allons rester. » C'est comme, c’est… Une fois qu'ils avaient quitté leur pays natal, ils allaient attendre pendant une semaine ou deux semaines ou trois semaines et ils allaient retourner pour aller chercher leurs possessions, vous savez. Ce qui restait. Mais la majorité du temps, les soldats détruisaient presque tout. Mais il restait quelques choses. Les animaux, ce genre de choses, vous savez. Mais ma mère a décidé de se rendre au camp de réfugiés. Alors, certains des soldats prenaient un, euh—Ma mère a demandé aux soldats, aux soldats karens, de nous amener au meilleur— aux réfugiés— à la frontière, puis nous avons traversé la rivière et nous avons dû marcher, j'imagine, trois jours ou quatre jours pour atteindre le camp de réfugiés. Ouais.
Histoire orale 13.11.23BDS avec Bwe Doh Soe
Musée canadien de l'immigration du Quai 21