Lieutenant Walter Melvin White

Mur de Service

Colonne
2

Rangée
10

First Line Inscription
Lieutenant Walter Melvin White
Second line inscription
Sherbrooke Fusiliers Armoured Corps

Lieutenant Walter M. White

Walter M. White est né à Princeport, dans le Comté de Colchester en Nouvelle-Écosse le 25 octobre 1914. Il était le troisième fils de Morton et Sarah (née Foley) White. Il est devenu orphelin très jeune et a été élevé par Hiram et Ruth Dalrymple de Kennetcook en Nouvelle-Écosse. Le 19 septembre 1939, Walter a épousé Margaret « Ellen » Blois of Gore. Ils ont habité à West Gore pendant 27 ans et ont eu quatre enfants : Donna (décédé à l’âge 2 ans), Delta, Donald et Marilynn.

Walter et trois de ses frères et sœurs adoptifs, Arthur et les jumeaux Eden et Elbert, étaient tous en service actif pendant la Seconde Guerre Mondiale. Le récit qui suit est un mélange d’informations issues des albums, des coupures de presses et des propres propos de Walter racontés par sa plus jeune fille, Marilynn White. Cette plaque du Mur de Service a été placée par Marilynn en l’honneur et en mémoire de son père.

"J’étais à West Gore quand un soldat s’est arrêté pour me parler juste devant le magasin de matériel Eddie Mason. Le soldat m’a demandé si je voulais m’engager dans l’armée. Je lui ai dit que c’était là une bonne idée. Il a pris mon nom et m’a dit qu’il me contacterait plus tard. Ce soldat était en fait le Capitaine Lane des Fusiliers de Halifax. Alors, à l’âge de 24 ans, je me suis engagé avec les Fusiliers de Halifax. J’ai fait des études au Collège Technique de Nouvelle-Écosse pendant six mois et je suis devenu dessinateur topographique certifié, de groupe A et de première classe. Ils m’ont immédiatement promu soldat de première classe, ce qui représentait une augmentation de 3 ou 4 $ par mois.

À l’époque, Ellen et moi habitions chez Annie Scott dans le quartier du Hydrostone de Halifax. Notre première fille, Donna, est née le 2 juillet. Je n’ai eu la permission de voir ma femme et ma fille que quatre jours après sa naissance. Nous étions en mission spéciale au Quai sur le bord de mer où des avions légers étaient rassemblés pour convoi officiel et la sécurité était très stricte.

Ensuite, les Fusiliers de Halifax ont été dissous. Mon escadron a été transféré à Mulgrave où notre équipement comprenait les premières motos. Comme je possédais une vieille Harley Davison que j’avais achetée à Walton et qu’à ce moment-là j’avais mes gallons de sergent, ils m’ont mis responsable de l’entraînement moto. On sortait presque tous les jours pour de courts trajets. Nous étions alors sous le commandement du Sergent britannique Pratt. Il était dur. Il nous emmenait dans des programmes d’entraînement, il s’enterrait dans des feuilles mortes et on devait le trouver. Finalement, le Sergent Pratt a pris sa retraite et je suis devenu sergent des services de renseignements.

Un dimanche, mon équipe motocyclée était sortie s’entraîner quand la voiture du colonel est apparue. Il me cherchait. Un sous-marin avait été détecté en train de faire surface à l’extérieur de Canso. Il m’a ordonné de partir immédiatement et d’emmener une moto avec moi, non pas pour voir avec quelle rapidité j’y arriverais mais juste pour y être vite. Ma literie et mon équipement devaient m’être envoyés le lendemain. C’était le printemps et les routes de Canso étaient terribles. Mais, nous sommes finalement arrivés sains et saufs. Après quelques jours d’enquête, le sous-marin s’est avéré être une baleine qui faisait surface.

On m’a envoyé au Cape Breton à Debert pour une courte période et ensuite je suis parti en bateau pour le Camp Borden en Ontario pour l’entraînement de chars d’assauts. J’ai, entre autres, commencé la boxe et je suis finalement devenu professeur de boxe. J’avais deux dénominations uniques sur ma feuille de paie. L’une était en tant que professeur de boxe et l’autre en tant que dessinateur topographique, classe A.

Gardant en tête que j’étais membre du corps de chars d’assauts, nous sommes partis pour suivre un entraînement intense. En novembre, j’ai été promu caporal et certifié pour l’École de Conduite Supérieure et de Maintenance. J’ai ensuite été promu sergent en décembre 1941 et sergent quartier-maître de compagnie en décembre 1942. Là-bas, j’ai appris que Donna était morte des suites d’une pneumonie, je suis donc rentré tout de suite à la maison. Ça n’a pas été facile.

Je suis parti outre-Atlantique en juin avec les Fusiliers de Halifax qui avaient été reconvertis en 23ième régiment des chars d’assauts de l’armée. J’ai été sélectionné pour aller au Collège Militaire de Sandhurst en Angleterre où j’ai obtenu un diplôme et ma commission en tant que capitaine d’aviation à deux étoiles. Une partie de l’entraînement à Sandhurst exigeait d’escalader le Mont Snowden, le plus haut point d’Angleterre. Avec mes qualifications en tant que cartographe, nous devions aussi survoler l’Angleterre et détecter des failles dans le camouflage. Par exemple, si quelqu’un était dehors en train de se raser avec un miroir posé sur un arbre, on devait donner les coordonnées et faire un rapport au sol pour mesure immédiate. J’ai été promu sergent maître-quartier, ensuite sergent major.

Le Colonel Obbie O'Brien était responsable de l’entraînement de terrain pour les chars d’assauts. Il m’a proposé de devenir formateur dans ce programme, ce que j’ai accepté et j’ai été déployé dans un escadron d’entraînement de terrain de chars d’assauts qui consistait principalement d’élèves officiers britanniques de Sandhurst et d’autres qui allaient le devenir. J’avais sous ma direction tout un escadron de chars d’assauts dont la composition, décrite plus tôt, présentait plein de problèmes.

J’ai rejoint une mission active en Hollande en tant que commandant de troupes pour l’Escadron « B » des Fusiliers de Sherbrooke, ce qui signifiait que j’avais quatre chars d’assauts sous mon commandement, chacun avec un nom commençant avec la lettre « B » : Barbara, Be Good, Bohunk et le mien « Bomb »." La « Bomb » du réservoir et les Fusiliers de Sherbrooke a combattu dans toutes les grandes batailles de la campagne à travers la France, la Belgique, la Hollande et l'Allemagne, même contre Hitler redoutable "SS" équipe.

Il fallait parfois mettre sa vie en danger en créant des techniques innovantes pour assurer la sécurité des troupes tout en faisant avancer la campagne. Une fois, je faisais partie de plusieurs compagnies qui étaient les premières à traverser le Rhin. Nous campions dans la forêt Hochwald. J’ai décidé que quelqu’un devrait jeter un coup d’œil au Rhin pour voir ce qui pouvait nous y attendre avant d’y aller. Alors, un matin je suis parti discrètement tout seul. Quand je suis arrivé au Rhin, tout ce que je pouvais voir c’était la grande étendue d’eau – j’avais l’impression que ça s’étendait sur des miles et des miles. Tout ce que je pouvais voir c’était la pointe des clochers des églises dans les villes avoisinantes.

Alors, on a finalement été obligés de mettre les chars à flot pour traverser la rivière. Nous avons bouché tous les trous et les fissures des chars pour qu’ils soient étanches et nous les avons emballés avec des tuyaux à air comprimé. Quand, le matin, nous avons reçu ordre d’exécuter, nous étions prêts. Nous avons pu traverser la rivière en mettant les chars à flot. « Bomb » a manqué le point de chute avec le reste de la compagnie alors j’ai dû le débarquer au prochain endroit en aval. L’ennemi n’était pas loin, il ne s’attendait pas à ce que l’on traverse et nous avons pu continuer la campagne.

J’ai été blessé dans la jambe droite par un éclat d’obus au combat à Deventer. Même si j’ai été envoyé à l’hôpital en Angleterre, je suis retourné en Hollande où j’ai rejoint mon régiment. « Bomb » avait continué la bataille et avait atteint le nord-ouest de la Hollande et ensuite était revenu et entré en Allemagne jusqu’à ce que la fin arrive, le 8 mai 1945. L’équipage de « Bomb » avait voyagé sur 2500 miles et avait tiré 6000 cartouches.

« Une fois la guerre terminée, tous les chars ont été démontés et ils ont fini dans un débarras en Belgique. Un journal de bord quotidien était tenu pour chaque char. Le War Office à Londres en Angleterre a épluché tous ces journaux à la recherche de statistiques et ils ont trouvé le journal de bord du char « Bomb ». Eh bien, ils ont trouvé une mine d’or ! Le char « Bomb » était le seul des centaines de chars Sherman construits au Canada qui a débarqué sur les plages le jour du Débarquement, qui a fait toute la campagne et qui était toujours en service le jour du 8 mai 1945. Il avait inlassablement traversé le nord de l’Europe, des plages normandes en Allemagne profonde, sans être endommagé ou être envoyé en réparation une seule fois. Même si le char a été endommagé de manière superficielle pendant le combat, toutes les réparations nécessaires ont été faites sur place par l’équipage lui-même. « Bomb » a été immédiatement récupéré du débarras et renvoyé au Canada. En fait, le char était revenu au Canada des mois avant que je ne rentre moi-même.

Pendant que j’étais outre-Atlantique, j’ai été logé avec une famille en Hollande. Ils étaient formidables. Nous avons échangé des lettres par la suite et j’ai eu la chance de leur rendre visite une autre fois en 1966. Longtemps après la fin de la guerre, Ellen et moi recevons sans faute par courrier chaque année une boîte de tulipes. Grâce à nos amis de Hollande, nous avions toujours de belles tulipes à la maison à West Gore. »

Là, Walter n’a pas pu continuer. Sa fille, Marilynn, a dit que son père ne parlerait plus jamais des premières années de la guerre. Ce n’est qu’après la mort de sa mère en 1990 qu’il a partagé ces histoires avec elle. D’autres scénarios étaient trop difficiles à raconter.

Walter est retourné chez lui à bord du navire Lady Rodney au Quai 21 à Halifax accompagné par d’autres membres des Fusiliers de Sherbrooke et du Nouveau-Brunswick : le sergent R. J. Dauphinee, de Halifax ; le caporal R. Heighton, de Pictou ; le caporal R. Ulrich, de Glace Bay ; le soldat de cavalerie J. A. Martell, de L'Ardoise, au Cap Breton ; le Caporal Jack White, d’Amherst ; le caporal G. G. Burden, de Bridgewater et le soldat de cavalerie Wallace Whynot, de Liverpool.

Marilynn a décrit comment son père est rentré au Canada, officier décoré, mais quand il a été interviewé par la presse c’était bien plus important pour lui de mentionner que le char « Bomb » avait survécu à de grandes batailles et qu’il avait duré deux fois plus longtemps que les autres. En rassemblant ses souvenirs, il parlait du char et de ses hommes avec fierté et respect.

Parmi l’équipage du char « Bomb », il y avait le lieutenant Ernest C. Mingo de New Glasgow, en Nouvelle-Écosse qui a pris les commandes quand le lieutenant White a été blessé ; le soldat de cavalerie A. Rudolph, artilleur ; le Caporal-chef Rudy Moreault et le soldat de cavalerie Ken Gerrow, co-pilotes ; le soldat de cavalerie J. W. « Tiny » Hall, pourvoyeur. Un autre camarade et ami, le sergeant Atkinson « Atkie », n’a pas survécu à la Bataille de Zutphen. Il a été enterré à Almen en Hollande. Atkie était un bon ami et un camarade de Walter.

Un film intitulé « The Green Fields Beyond » a été fait au sujet du char afin de le commémorer en tant que fier symbole du Corps Blindé Royal Canadien et de sa vaillante équipe. Le char « Bomb » n’est pas resté oublié dans un débarras mais il a été ramené au Canada avec le régiment qu’il honorait.

Walter avait parlé des tulipes – un cadeau envoyé avec reconnaissance chaque année de la part de ses amis aux Pays-Bas. Marilynn se souvient aussi des tulipes. Et elle se souvient de l’homme travailleur, fier et honnête que son père était, un homme peu loquace qui était très apprécié dans sa communauté ainsi que par les hommes qui travaillaient avec lui. Pendant des années, il a été directeur chez Tidewater Construction. Il a aussi été maçon, un Shriner, président de la Première Légion dans la région et conseiller municipal. Pendant 27 ans, mon père et ma mère ont aussi été copropriétaires/opérateurs du magasin White's General Store à West Gore où ma mère était aussi gérante du bureau de poste du quartier.

La tenue de cérémonie du lieutenant White est maintenant fièrement exposée au public dans la section de la Seconde Guerre Mondiale du Quai 21, site historique national ; c’est le quai où il est parti pour l’inconnu de la Seconde Guerre Mondiale et où il est revenu sain et sauf à bord du navire Lady Rodney. Quant au char, « Bomb », il repose en paix en tant que monument à Sherbrooke au Québec. Le lieutenant Walter White et Ellen, son épouse dévouée de 50 ans, reposent aussi en paix dans un petit cimetière calme à Gore, dans le comté de Hants en Nouvelle-Écosse. Leur fille Marilynn, elle, vous dira que si vous lui rendez visite au printemps, vous ne pourrez pas manquer les belles tulipes hollandaises qui décorent avec grâce son lieu de repos : de retour chez lui.

Portrait du jeune Walter en tenue militaire.
Le jeune Walter en équipement de l’armée, assis sur son tank, Bomb.
Article de journal montrant des photographies individuelles de quatre frères en tenue militaire.
Le Lieutenant Walter White et ses frères
Quatre jeunes hommes en tenue militaire et béret, debout devant un tank de l’armée.
Le Lieutenant Walter White devant le char.