Sujet : La persécution religieuse

  • L’Ouest canadien a accueilli des millions d’immigrants entre 1867 et 1914, créant des industries clés telles que l’agriculture, les mines et le pétrole, et entraînant une croissance rapide des Prairies. L’accessibilité des transports, la gratuité des terrains, la sécurité et le travail au Canada ont contribué à ce boom de l’immigration, tout comme la surpopulation, le sous-emploi, la discrimination et les conditions environnementales dans les pays d’origine des immigrants. Cette période de croissance démographique a ensuite façonné la société, l’économie et la culture du Canada.
  • Entre les années 1870 et les années 1960, les autorités d’immigration canadiennes se sont efforcées d’inclure ou d’exclure les immigrants appartenant à des groupes religieux chrétiens conservateurs, en se fondant sur la perception de leur caractère désirable ou indésirable. Les efforts du Canada pour exclure ces groupes religieux ont connu deux pics : les efforts d’exclusion visant les églises pacifistes pendant et après la Première Guerre mondiale, et les tentatives du ministère de la Citoyenneté et de l’Immigration d’exclure du Canada le « vieil ordre » et d’autres confessions chrétiennes conservatrices au cours des années 1950 et 1960.
  • En 1939, le MS Saint Louis a transporté des passagers juifs allemands fuyant l’État nazi. Ils se dirigeaient vers Cuba, où la plupart d’entre eux se sont vu refuser l’entrée. Le gouvernement canadien, sous la direction du premier ministre William Lyon MacKenzie King, a décidé de ne pas accepter les passagers au Canada. Ils ont donc été renvoyés en Europe. Le gouvernement canadien a justifié l’exclusion des passagers du MS Saint Louis par les restrictions sévères imposées à l’immigration pendant la Grande Dépression, mais elle était prin-cipalement enracinée dans le climat persistant d’exclusion antisémite. L’événement a été marqué par un échec si cuisant qu’il a, par la suite, suscité des approches plus compatissantes en matière d’admission humanitaire.
  • L’établissement de la communauté mennonite dans l’Ouest canadien a été rendu possible en partie grâce à un accord conclu en 1873 avec le gouvernement canadien qui garantissait, entre autres, « une exemption totale de tout service militaire ». Deux guerres mondiales, des changements dans la politique de l’éducation et des tensions entre l’observance religieuse et les devoirs civiques ont dissous les accommodements fédéraux pour les mennonites. Les points de divergence acceptés dans l’accord sont devenus des motifs de politique d’exclusion des mennonites très conservateurs dans les années 1950 et 1960.