Daxa Popat est née à Kamuli, en Ouganda. Daxa et sa famille se sont installées à Bridgewater, en Nouvelle-Écosse, où le père de Daxa travaillait dans la nouvelle usine de pneus Michelin. Daxa a suivi des cours de tenue de livres et de secrétariat au Nova Scotia Community College, puis a travaillé pour le gouvernement municipal pendant six ans. Daxa a ensuite déménagé à Halifax pour travailler dans l’épicerie de son père. Le magasin a fermé en 1991 et Daxa a ensuite travaillé dans divers services gouvernementaux.
La vie en Ouganda : une communauté aux multiples facettes
Longueur 0:01:10
(Traduit d'anglais)
Je parle anglais, gujarati ― le gujarati est notre langue maternelle― et hindi. Je parle trois langues. Et je connaissais le swahili. Mais, en venant ici, puisque j’ai perdu contact avec le swahili, je ne parle plus couramment le swahili, très franchement. Mais je peux m’en sortir, me débrouiller en swahili, en utilisant des phrases et des mots...
Mon grand-père est venu en Ouganda pour faire des affaires quand il avait, je dirais, une trentaine d’années, et mon père est né en Ouganda. Mes grands-parents sont venus en Ouganda de Gujarat. Mon père est né en Ouganda. Tous mes frères et sœurs sont nés en Ouganda. Ma mère est née en Inde et elle est arrivée en Ouganda quand elle avait onze ans.
Nous étions Ougandais. Nous sommes tous nés là-bas, nous sommes donc tous citoyens ougandais, sauf ma mère, qui a un passeport indien. Elle est née en Inde.
Quitter l’Ouganda : tout ce qui a été laissé derrière
Longueur 0:01:30
(Traduit d'anglais)
[Idi Amin] a fait un rêve qui disait qu’il fallait expulser tous les Ougan― tous les Asiatiques de l’Afrique de l’Est, de l’Ouganda. C’était en septembre 1972. Et puis, en― Mais nous étions tous citoyens ougandais. Il voulait garder les citoyens ougandais, pour qu’ils restent là pour l’économie et qu’ils développent la communauté. Donc nous étions les derniers à venir au Canada. Nous ne savions pas à l’époque si nous allions venir au Canada ou aller en Inde. Nous ne pouvions pas aller en Angleterre, parce que nous n’avions pas de passeports britanniques, alors nous avons dû attendre là-bas, faire un choix : , que ce soit aller en Inde ou venir au Canada. Mon oncle vivait à Sarnia à l’époque, alors il nous a parrainés et nous sommes venus au Canada.
Mon oncle nous a conduits de Kamuli à Kampala et nous avons tout laissé derrière nous : notre magasin, nos deux voitures, la maison entièrement meublée, avec tout ce que chaque famille peut cumuler. Nous avons tout laissé tel quel. Nous avons fermé les portes. Nous avons tout laissé derrière nous et nous sommes allés à Kampala et mon oncle nous a conduits à l’aéroport d’Entebbe.
La vie au Canada : L’épicerie des Popat à Halifax
Longueur 0:01:20
(Traduit d'anglais)
Après sa retraite en 1984, nous sommes venus― nous avions ouvert un magasin en 1982, mais il a pris deux ans de congé. Nous avons ouvert un magasin en 1982 et nous avons acheté un emplacement à l’angle de Dublin et Summit. Vous vous en souvenez peut-être, je n’en suis pas certaine, de « Popat’s Grocery ». Ça vous dit quelque chose? Nous avons eu le magasin pendant onze ans. Nous avons gardé le magasin et nous avons acheté les― nous avons fait venir les épices de Toronto, toutes les épices auxquelles vous pouvez penser. Nous faisions des samosas, des pakoras, des laddus, toutes les sucreries.
Et il s’agissait d’un dépanneur, d’une épicerie canadienne et d’une épicerie indienne. Alors mon père a dit : « Mon rêve est d’ouvrir le magasin. » Alors j’ai travaillé au magasin, ma belle-sœur a travaillé au magasin. Et quand mon père a pris sa retraite, à partir de 1984, nous faisions des allers-retours, de 82 à 84, entre Bridgewater à Halifax. Puis il est venu à Halifax en 1984 et a travaillé à plein temps au magasin.
Revenir en Ouganda« Nous sommes chez nous, ici. »
Longueur 0:01:33
(Traduit d'anglais)
Nous nous plaisons ici; c’est notre chez-nous; nous l’aimons. Nous avons décidé de vivre ici, et nous ne retournerons pas. Bon, si nous allons visiter, ça va. J’ai visité une fois. À ce moment-là, le nouveau gouvernement était arrivé au pouvoir. Il promettait de rendre votre propriété, ou votre argent, tout ce que vous aviez à la banque en Ouganda avant de partir. Ils ont dit : « Remplissez les formulaires et vous pourrez le récupérer. » Ils promettaient de rendre l’argent.
Mais mon père ne voulait même pas faire ça. Il a dit : « Je ne veux même pas remplir les formulaires, ni récupérer quoi que ce soit. Je veux juste ne pas y penser. Je veux juste laisser tout comme c’était. » Nous y avons laissé nos voitures et nos maisons, notre nation, et tout ce qui était à la banque. C’était une grosse, grosse somme, mais on l’a laissée là. Mon père ne voulait pas se lancer là-dedans, remplir des formulaires et retourner, vous savez, à cette situation. Donc on n’a pas... on n’a pas rempli les formulaires ou récupéré l’argent. Nous avons juste... Ce que nous avons ici, ça nous suffit. Nous sommes installés. Nous travaillons et nous nous débrouillons bien. Nous sommes heureux ici, alors nous ne voulons pas revenir en arrière et y repenser.