La vie au Canada
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(Cette vidéo n'est disponible qu'en anglais; la transcription a été traduite de l'anglais.)
Monica Valencia : Puis, après, j'ai fait ma maîtrise, car lorsque j’étudiais en journalisme—quand vous êtes journaliste, vous devez choisir un secteur que vous voulez explorer—je ne sais pas, les crimes ou, si vous voulez, couvrir la politique. Et pour moi, j'étais intéressée par la diversité, l'immigration et le multiculturalisme. Alors, je me rendais à des évènements ou alors je faisais passer des entrevues à, je ne sais pas, à des nouveaux arrivants. Puis j'ai vu cette maîtrise à l'Université Ryerson. C'était un programme d'un an. Études en immigration et en établissement. J'ai suivi les cours. Deux semestres. Il y avait les cours, puis nous faisions nos propres recherches pendant un semestre. J'ai vraiment apprécié cette partie du programme où j'ai eu la chance de mettre sur pied ma propre recherche, pour ensuite pouvoir la mener à bien. Et quand je l'ai fait, je me suis concentrée sur les enfants qui étaient des nouveaux arrivants, car quand j'étais moi-même une nouvelle arrivante, lorsque j'étais encore une enfant, j'ai toujours eu le désir de m'exprimer et de raconter mon histoire, mais je ne savais pas comment. Donc, quand j'ai fait ma maîtrise, j'ai décidé de donner aux enfants l'occasion de raconter leurs histoires, pendant qu'ils étaient encore plongés dans cette expérience.
Emily Burton : Pouvez-vous m'en dire un peu plus à ce sujet ? Par exemple, combien d'enfants avez-vous passés en entrevue ? D'où venaient-ils ? Quelles conclusions avez-vous tirées de cette étude ?
Monica Valencia: Oui. Donc, j'ai passé dix enfants en entrevue. Ils venaient de la Bolivie, du Mexique, de la Colombie, du Venezuela, et, euh, du Chili aussi, je crois. J'ai rencontré les enfants chez eux. Parce que je demandais aux enfants : « Où voudrais-tu que l'on se rencontre? Où te sens-tu le plus à l'aise? » Et ils me répondaient : « Oh, je me sens à l'aise à la maison. » Alors, j'allais chez eux et je les rencontrais et je leur parlais. Et je n'avais seulement qu'une question à leur poser. Je voulais savoir : « Quelle est ton histoire? À quoi ressemble-t-elle? » Je voulais comprendre comment ils interprètent leur installation et leurs histoires de migration et je voulais savoir comment ils se sont sentis en faisant ce cheminement. Et puis, les enfants, ils, je leur ai donné plusieurs options. Donc, tu peux dessiner ton expérience ou tu peux écrire ton récit. La majorité des enfants se sentaient plus à l'aise de dessiner leurs expériences, mais certains étaient, j'imagine, plus fort en écriture, et ils se sentaient plus à l'aise d'écrire leurs histoires. Et quand je l'ai fait, quand j'ai rencontré les enfants, j'ai partagé un peu de mon histoire avec eux afin qu'ils se sentent à l'aise et pour qu'il y ait un certain rapport entre moi et l'enfant. Je ne voulais pas qu'ils me perçoivent comme une professeure qui leur donne un questionnaire ou qu'ils pensent qu'ils passent un examen. Je voulais qu'ils soient vraiment confortables et ouverts avec moi et qu'ils me confient leurs histoires. J'ai donc aussi pris part aux activités. J'ai dessiné, j'ai dessiné avec eux et j'ai écrit mon récit. Et ils m'expliquaient leurs dessins. Car parfois, nous voyons un dessin et nous l'interprétons, mais ce n'est pas ce que le peintre voulait exprimer. Alors, je demandais à l'enfant : « Qu'est-ce que tu veux dire? » « Qu'est-ce, qu'est-ce que c'est euh— » Je ne sais pas—« Ici, est-ce que tu pleures? » « Est-ce que tu es heureux? » « Est-ce que tu peux m'expliquer ceci? » Et ils me l'expliquaient. Et euh—Cette expérience a vraiment été significative, car j'ai parfois l'impression que nous nous concentrons trop sur les adultes, sur leurs expériences et sur les façons dont nous pouvons les aider. D'une certaine façon nous négligeons un peu les sentiments des enfants et nous ne portons pas vraiment attention à ce qui se passe dans leur monde.
Histoire orale 15.03.21MV avec Monica Valencia
Musée canadien de l'immigration du Quai 21