Découvrir les secrets de la populaire maquette du Quai 21

Une maquette d’une salle d’attente avec quelques dizaines de personnes à la peau claire et leurs bagages.

Les passagers attendent leur train pour des destinations à travers le Canada.


La maquette du Quai 21 est pleine d’activité.

La représentation miniature est très appréciée des visiteurs du Musée. La maquette, d’environ 2,5 mètres sur 2,5 mètres, représente une journée du milieu à la fin des années 1950, à l’époque où le bâtiment était l’une des portes d’entrée les plus fréquentées du pays en matière d’immigration.

Entre 1928 et 1971, le Quai 21 a été le point d’arrivée de près d’un million d’immigrants, principalement européens, arrivant par la mer. Les années 1950 ont représenté un pic d’activité pour l’installation. Dans les années 1960, l’avion est devenu le principal moyen d’immigration depuis l’étranger, ce qui a mené à la fermeture du Quai 21.

« Je pense toujours qu’il s’agit d’une ville dans la ville,” affirme Dan Conlin, conservateur du Musée. L’établissement possède sa propre salle à manger, son service hospitalier, sa petite prison... sa gare. »

Sur la maquette, le toit de l’installation est découpé afin que les visiteurs aient une vue plongeante sur ce monde. Et en y regardant de plus près, on découvre des détails extraordinaires.

Comme l’explique M. Conlin, « l’idée est d’illustrer les processus ainsi que les caractéristiques du site, toutes les étapes par lesquelles un immigrant passait jusqu’à ce qu’il monte dans le train en route vers sa nouvelle maison. »

Les gens attendent sur des bancs, passent les contrôles douaniers et médicaux, rassemblent leurs bagages, changent les couches des bébés dans des salles privées et attendent de monter à bord des trains. Il y a des porteurs de chemin de fer, des religieuses, des agents d’immigration et des dockers. Il y a des enfants et des personnes âgées. Certains nouveaux arrivants sont en détention, attendant de savoir s’ils seront autorisés à entrer dans le pays ou renvoyés chez eux.

Les petits mondes ont un grand impact

La maquette, comme le Musée lui-même, célèbre cette année son 25e anniversaire. Au fil des ans, des améliorations, des corrections et des ajouts ont été apportés. Selon M. Conlin, « elle reste extrêmement populaire auprès des visiteurs et du personnel et je pense qu’il s’agit d’un véritable témoignage du pouvoir des miniatures. De nos jours, tout est numérique, avec des écrans ou des projections, mais une miniature bien faite et bien pensée captive le public et nous donne un merveilleux outil pour expliquer ce qui se passait sur le site du Quai 21. »

Une vue d’ensemble de la maquette.

La maquette comprend le bâtiment du Quai 21 (en bas), l’annexe d’immigration (en haut) et la cour de triage ferroviaire.

Regardez de plus près

De nombreux détails ouvrent un portail vers une histoire plus vaste.

Dans une salle d’attente dédiée, derrière un comptoir étiqueté « organisations religieuses », se tiennent deux religieuses en habit gris. Elles sont membres des Catholic Sisters of Service, l’une des organisations religieuses caritatives qui ont apporté leur soutien aux immigrants arrivant au Quai 21. Les Sisters of Service présentes sur place parlaient plusieurs langues, ce qui faisait d’elles une ressource inestimable pour les personnes arrivant de tous les pays d’Europe.

Les immigrants apportant de la nourriture de chez eux étaient déçus de se la voir confisquée à la douane. Au comptoir de la douane, dans le passage piétonnier, une grande poubelle contient les produits alimentaires (et autres) confisqués. Pour protéger le Canada des espèces envahissantes et des maladies d’origine alimentaire, les aliments, les semences, les plantes et la terre confisqués étaient incinérés.

D’autres détails sont encore plus difficiles à détecter : En tête de l’un des trains se trouve une locomotive à vapeur, transportant un chargement de vrai charbon, que Conlin a récupéré dans l’ancienne gare de triage de Kentville, en Nouvelle-Écosse, et qu’il a broyé en petits morceaux à l’aide d’un marteau.

Un train miniature devant un bâtiment miniature en briques.

La locomotive à vapeur miniature transporte un chargement de charbon véritable provenant d’une ancienne gare de triage.

Maquette d’une salle d’attente très fréquentée avec deux hommes en uniforme à la peau claire au comptoir.

Les fonctionnaires des douanes appellent les personnes pour faire inspecter leurs bagages.

Figurines de deux hommes à la peau claire regardant derrière des barreaux métalliques au deuxième étage d’un bâtiment.

La galerie d’aération permettait aux passagers de la zone de détention du Quai 21 d’avoir accès à de l’air frais.

Figurines de quatre hommes à la peau claire, rassemblés autour d’un chariot élévateur sur un quai.

Des dockers font une pause après avoir chargé des marchandises dans des camions.

Questions de représentation

À l’époque du « Quai 21 », la politique d’immigration canadienne fondée sur l’exclusion favorisait explicitement et implicitement les immigrants européens de race blanche. Par conséquent, la plupart des personnes représentées dans la maquette sont blanches. Les quelques exceptions sont porteuses d’histoires intéressantes.

Deux hommes en complet sont assis sur un banc et attendent leur train. Il s’agit d’étudiants des Antilles, explique M. Conlin, qui se trouvent au Canada avec un visa d’étudiant et se rendent à leur université. Les Antillais étaient des sujets britanniques. Mais ils descendaient aussi en grande partie d’Africains réduits en esclavage, ce qui a fait d’eux la cible de politiques d’exclusion raciale. Une initiative visant à admettre des personnes (principalement des femmes) originaires des Antilles en tant que travailleuses domestiques avait été lancée en 1955, mais ces hommes auraient fait partie du petit nombre d’étudiants originaires des Antilles que le Canada admettait à cette époque.

À l’arrière d’un train, un porteur noir descend d’un wagon-lit. Sa présence est un portail vers une longue et fascinante histoire. À partir de la fin des années 1800, les compagnies ferroviaires canadiennes emploient des porteurs de wagons-lits noirs. Les porteurs étaient mal payés et leurs conditions de travail étaient difficiles. Ils devaient préparer les couchettes, cirer les chaussures, garder les enfants et s’occuper des passagers qui étaient parfois en état d’ébriété. (Certains racontaient qu’ils gardaient également les adultes.) Les porteurs noirs ont formé l’une des premières et des plus influentes communautés de travailleurs noirs au Canada, notamment par l’entremise de leur syndicat. Vous pouvez en savoir plus sur leur histoire sur le site du Musée canadien des droits de la personne.

Figurine représentant un homme à la peau foncée, la main posée sur un wagon de chemin de fer.

Un porteur noir du wagon-lit descend du wagon-lit de colons.

Figurines représentant un groupe de quatre personnes, dont deux enfants, descendant une rampe au milieu d’une foule.

Une famille, après avoir passé le contrôle médical, les douanes et l’immigration, descend la rampe jusqu’à l’endroit où elle attendra son train.

Femmes enceintes

Récemment, quelques femmes enceintes et quelques enfants ont été ajoutés à la maquette. Steve Schwinghamer, historien du Musée, explique que « l’activité principale de l’établissement médical ici était... souvent les soins périnataux ou postnataux ou les soins aux enfants malades. » Il explique qu’il arrive que des familles soient retardées au départ de l’Europe et qu’une femme enceinte soit parfois sur le point d’accoucher à son arrivée. Dans cette situation, il aurait été imprudent de monter à bord d’un train et de risquer d’accoucher au cours d’un voyage en train à travers l’un des plus grands pays du monde. Par conséquent, les femmes restaient parfois au Quai 21, où elles étaient soignées par le personnel infirmier. Lorsque le moment est venu d’accoucher, elles allaient au Grace Maternity Hospital d’Halifax.

Petites surprises

« Je voulais ajouter de petits détails amusants pour que les gens les regardent, explique M. Conlin. Il y a donc un corbeau, deux rats et trois mouettes. Et vous devez les trouver. » Le défi est délicieusement addictif. Le seul problème, c’est qu’il y a encore beaucoup d’autres choses à voir dans le Musée.

Des mains ajustent un train miniature à côté d’un bâtiment miniature.

Le conservateur Dan Conlin procède à des ajustements sur le train miniature.

Pas la seule maque du Quai 21

Il existe d’autres versions miniatures du Quai 21 qui méritent d’être connues :

  1. L’attraction Little Canada, à Toronto, présente des scènes miniaturisées emblématiques de tout le pays. Le Quai 21 figure dans la section « Petite côte est ».
  2. Les amateurs de Lego pourront bientôt acheter un ensemble de Lego spécial du Quai 21 à la boutique du Musée. Cette pièce de collection spéciale sera disponible en magasin au début de l’été. Gardez l’œil ouvert lors de votre visite à la Fête du Canada.
  3. Une maquette du bâtiment se trouve à l’intérieur d’une boîte à dons en plexiglas. Une petite contribution peut avoir un impact important sur le Musée (et voici comment faire un don en ligne!).