Les valeurs canadiennes
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J’aime beaucoup la paix, j’aime beaucoup la démocratie, mais aussi plus que ça: j’aime les valeurs culturelles. J’aime les traditions qui respectent tout le monde, là où tout le monde peut contribuer. Là où tout le monde est utile, important, et c’est ça les valeurs que je trouve au Canada. Je n’ai jamais regretté ma présence ici au Canada.
Il y a un de mes collègues, défenseur de droits de l’homme qui s’appelle Floribert Chebeya. Il est retourné, il est resté au Congo et en tous cas, il a—on l’a tué, on l’a tué vachement là. On l’a massacré et euh—Oui, il y a un processus de la justice, euh, influencé par la communauté internationale, mais il est déjà mort. Euh, j’ai eu pas mal de personnes, de collègues, qui—qui ont vraiment, euh, qui ont vraiment été tués comme ça; ils sont perdus dans les livres de l’histoire. La fois passée, il y a un autre collègue, le docteur Denis Mukwege, qui—c’est un docteur gen—gynécologiste? Gynécologue et il a—il a subi un attentat de mort, euh; ils ont voulu le tuer, euh, un mois, un mois et demi passé, et maintenant il a quitté le pays. Et d’ailleurs, c’est un collègue—On m’a—Je viens de recevoir un prix avec lui, un prix pour la paix et les droits de l’homme, euh, issu des groupes, de Solidarity group, de Washington DC. Mais ce sont les personnes comme ça et moi je me dis que si je restais au Congo, peut-être je serais déjà mort.
Donc, j’ai jamais regretté être ici. Donc pour moi être ici maintenant, moi je comprends que ce pays, le Canada, qui m’a donné tout ce que j’ai, il faut que je donne à ce pays aussi. Donc il faut que je travaille pour améliorer ce pays, il faut que je corrige, si il y a quelque chose à corriger pour ce pays, il faut que je défende les valeurs de ce pays s’il le faut, et pour moi, c’est ça.
Mais aussi, je dis: « Je suis un citoyen du monde. » Euh, il faut que je continue, euh, à travailler pour mes valeurs, la valeur de la paix, de la démocratie au Congo, qui sont aussi les valeurs du Canada et des Canadiens. Et—donc pour moi, c’est un petit homme dans un grand homme; c’est—un petit penseur dans un grand pays des penseurs, et ensemble lorsque nous mettons nos efforts ensemble, je suis très sûr que nous avons ou nous allons avoir un monde de paix, un monde de prospérité.
Biographie :
Fredrick Wangabo Mwenengabo est né en République démocratique du Congo en 1975. Il a vécu de la discrimination dès un très jeune âge en raison de son origine ethnique. Cette discrimination l’a incité à se faire défenseur de la paix et des droits de la personne. Fredrick a obtenu une maîtrise en anthropologie à l’Université de Kisangani ainsi qu’un diplôme en droits de la personne à l’Université de Nairobi.
Les forces gouvernementales voyaient d’un mauvais œil l’activisme de Fredrick et pour cette raison, elles l’ont harcelé souvent et l’ont même torturé. En 2005, il a été arrêté, jugé et accusé de tentative de renversement du gouvernement. Fredrick s’est enfui vers l’Ouganda où il a travaillé pour Amnistie internationale.
Fredrick est arrivé au Canada en 2009 parce que la vie en Ouganda était devenue trop dangereuse. Il a immigré à Fredericton, au Nouveau-Brunswick et a obtenu un brevet d’enseignement de l’Université du Nouveau-Brunswick. Fredrick enseigne présentement l’anthropologie et le développement à l’Université du Nouveau-Brunswick. Depuis son arrivée au Canada, Fredrick a travaillé pour l’Association multiculturelle de Fredericton, le Conseil canadien des réfugiés et l’Association africaine du Nouveau-Brunswick. Il est encore impliqué dans Amnistie internationale.