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(Traduit d'anglais)
Je suis né en Somalie, en 1981. En 1991, il y a eu une guerre civile en Somalie. Nous avons fui vers le plus proche pays vivant en paix, le Kenya.
Mes parents nous ont emmenés dans un camp de réfugiés dans la province du nord-est du Kenya. Nous espérions, dans ce camp, être relocalisés dans un pays développé ou alors, que la guerre finisse dans notre pays pour y retourner. Je portais ce rêve en moi chaque jour lorsque je m’éveillais dans une de ces maisons faites d’arbres tordus recouverts de plastique. La plupart des gens au camp souhaitaient être relocalisés, mais ce n’est pas nous qui décidions. À 8 h 30 chaque matin il y avait une liste mise à jour du UNHCR sur le babillard avec les noms, la date, l’heure et le lieu des entrevues de relocalisation.
Un jour, j’étais dans mon bureau de principal d’école lorsque j’ai reçu un appel de mon ami : mon nom était affiché au babillard dans la liste des relocalisations du UNHCR. J’ai appelé ma femme pour lui communiquer la bonne nouvelle, j’ai tout arrêté et j’ai serré tout le monde dans mes bras pour partager ma joie et j’ai quitté l’école pour aller confirmer la liste des avis, j’ai rappelé ma femme pour lui dire que j’avais bien lu mon nom sur cette liste. Puis, j’ai couru à la maison pour partager mon bonheur avec le reste de ma famille. J’ai serré mes enfants dans mes bras en les embrassant, mais ils ne comprenaient pas. J’ai reçu des appels de félicitations d’amis et d’employés de l’école. C’était vraiment un moment heureux, mais il restait encore bien des étapes à franchir. Au bout d’un moment, j’ai reçu une enveloppe de l’ambassade, on ne sait jamais ce qu’il y a dedans. Cela s’appelle de la rétroaction. Certaines personnes ouvrent l’enveloppe et elles apprennent que leur demande est refusée. Au bout de 3 ans, j’ai eu l’acceptation du Canada.
Bufis est un mot qui signifie un fort désir de relocalisation. Pour moi, j’espérais depuis 20 ans. C’est un désir puissant qu’aucun terme anglais ne peut décrire. Il a des conséquences psychologiques négatives. Le désir que je ressentais ce jour-là était relié au bufis car si vous réussissez, c’est positif, mais si vous échouez, cela peut vous causer une dépression psychologique.
Je suis maintenant heureusement relocalisé à l’I.-P.-É avec ma femme et nos 4 enfants. De l’enfer au paradis. Adieu mon passé. C’est un tournant décisif pour moi et ma famille. Le désir du bufis est devenu positif. Ici, la vie est belle et plaisante. Je suis fier de vivre dans l’île.