(Traduit d'anglais)
Je suis né et j’ai grandi à Shanghai. J’ai obtenu un diplôme universitaire en 1989, j’ai eu la chance d’avoir une éducation gratuite et un emploi assuré. Ma femme et moi, nous avons vécu le démarrage économique de la Chine et nous en avons bénéficié, mais pas toujours. En 2011, nous avons consacré un mois et demi à chercher par tous les moyens une bonne école pour notre garçon. Pour trouver une bonne école pour votre enfant, il fallait avoir des relations. C’est là que je me suis demandé : « Qu’est ce que nous voulons, mon épouse et moi ? S’il faut se battre pour faire éduquer notre enfant, est-ce que nous profitons vraiment de notre croissance économique ? » C’est alors que nous avons décidé de changer le cours de notre vie, de déménager quelque part. Deux ans plus tard, nous sommes arrivés à l’Île-du-Prince-Édouard.
Un jour de tempête de neige, en décembre, nous avons expliqué le système d’éducation canadien à notre fils attristé; il voulait retourner, dans sa ville familière, il s’ennuyait de ses amis. Il a parlé longtemps… À la fin, je suis resté silencieux. Je me demandais et j`ai demandé à ma femme : « Avons-nous pris la bonne décision en venant au Canada ? Sommes-nous vraiment prêts pour un aussi grand changement ? Notre fils sera-t-il vraiment heureux de ce changement ? Aurons-nous de meilleures chances ? » Je me suis rappelé l’histoire de mon père : il a déménagé à Shanghai en 1947 pendant la guerre civile de Chine après l’invasion japonaise. Mon père avait 17 ans. Il a navigué jusqu’à Shanghai et quitté ses parents. Il a dormi dans la rue lors de sa première nuit à Shanghai. Tout ce qu’il possédait, c’était ses vêtements. Maintenant, nous sommes une grande famille de 11 personnes. Mon père dit toujours : « J’avais 17 ans, je suis déménagé tout seul à Shanghai ». Je ne suis pas déménagé tout seul mais j’ai décidé d’emmener ma famille loin de chez-nous à Shanghai avec beaucoup d’espérances pour nous et mon jeune fils.
Je vois deux images dans ma tête; l’une en noir et blanc, c’est l’image de mon père quand il est déménagé à Shanghai à 17 ans. Il voulait simplement quitter sa ville natale pour une meilleure vie. La deuxième est en couleurs, c’est l’image de mon jeune garçon de 17 ans quand nous avons immigré au Canada.
Mon garçon, ton avenir sera rempli de couleurs, il ne sera pas noir et blanc.