La citoyenneté et l’appartenance à un pays
Longueur 0:02:27
(Traduit d'anglais)
ES: Le jour de la cérémonie — d’abord, vous passez un examen et ensuite, on vous dit si vous avez réussi ou échoué, puis nous sommes réussis et sont allés à la cérémonie qui, pour nous était quelque chose d’inédit de nous retrouver devant tout le monde, devant le juge et les gens de l’immigration venus de Calgary, devant les autorités locales et le maire de la ville. Nous avons juré être de bons citoyens canadiens et nous avons chanté le « Ô Canada », on nous a remis nos certificats de citoyenneté et savez-vous quoi? Je me suis sentie redevenir une vraie personne en recevant ce document.
CB: Qu’est-ce que ça signifiait pour vous?
ES: Que nous étions redevenus des êtres humains. Que nous étions vivants et que nous avions de nouveau un pays. C’était très important pour nous que d’avoir une preuve écrite qui confirmait notre identité. Et d’appartenir à un pays qui m’acceptait sans poser de questions. Où j’étais libre. De savoir que j’appartenais ici à une collectivité et de pouvoir faire des choses en retour pour cette collectivité. C’était une occasion de … même mon mari, en recevant ses papiers, a dit : « Nous sommes redevenus des personnes. Nous avons une place quelque part. » Cette impression d’exclusion est terrible quand vous n’avez de place nulle part.
Biographie :
Ethel Suarez est née à Salto, en Uruguay, en 1944. Après leur mariage en 1962, elle et son mari ont déménagé dans la ville de Montevideo où ils ont ouvert une école de gestion.
En 1973, un coup d’état militaire a forcé plusieurs personnes à quitter l’Uruguay en raison de leurs opinions politiques. Ethel et son mari appartenaient à un parti politique interdit par le nouveau gouvernement, ce qui leur a valu d’être harcelés et menacés à plusieurs reprises par les militaires. Ethel, son mari et leurs trois enfants ont fui vers l’Argentine en 1974, où ils ont vécu pendant les trois années suivantes. Avec l’aide des Nations Unies, Ethel et sa famille sont arrivées au Canada à titre de réfugiés en 1977.
La famille s’est établie à Red Deer, en Alberta où Ethel et son mari ont ouvert et opéré une entreprise de charpenterie prospère. Ethel a vendu l’entreprise cinq ans plus tard, après le décès de son mari en 1985. Présentement, Ethel travaille comme conseillère auprès des personnes handicapées à Red Deer. Elle est aussi impliquée dans CARE (Central Alberta Refugee Effort), un organisme qui vient en aide aux nouveaux immigrants et réfugiés à Red Deer.