Résultats de la recherche sur l’île Lawlor

Dans le post précédent, j’ai mentionné combien l’Île Lawlor est particulièrement inconnue parmi les îles du port d’Halifax — elle est oubliée dans le discours public et semble être absente de la mémoire publique.

Nous avons effectué une enquête sommaire de l’île afin d’établir quelles caractéristiques de l'île de la quarantaine existaient toujours. Ce processus implique quelques étapes. Nous devions faire une recherche d’archives afin d’établir ce à quoi la station de quarantaine ressemblait au moment de ses opérations. Le simple fait d’arriver sur un site historique et de se promener peut être amusant, mais il ne sert à rien d’aller trop vite lorsqu’il s’agit de repérer des caractéristiques spécifiques. Ainsi, nous avons eu à travailler avec l’ouvrage existant de Ian Cameron sur le sujet et nous avons aussi fait quelques recherches au sein de Bibliothèque et Archives Canada. Celles-ci nous ont donné des cartes historiques de l’île ainsi que des plans pour toutes les principales structures de bâtiment. Une fois que nous avons terminé la recherche historique et que nous avons eu une bonne idée de ce qu’étaient les principales caractéristiques des installations de quarantaine, et où elles étaient situées sur l’île, nous avons dû obtenir des cartes actuelles de bonne qualité et les comparer aux cartes anciennes afin de pouvoir définir l’emplacement réel des installations.

L’Île Lawlor est un endroit bien petit, mais il parvient à se trouver non pas sur deux mais bien sur trois limites distinctes de cartes topographiques standards. Heureusement, avec l’aide d’un spécialiste (merci au département de géographie de l’université Saint Mary’s), il est possible de combiner les sources électroniques des cartes et produire une carte moderne unique que l’équipe a pu utiliser pour s’orienter et marquer les emplacements en fonction des besoins.

Les cartes et l’information recueillie, c’est génial, mais il y a trois autres éléments vraiment importants dans la réalisation de ce genre de projet : les permis, les personnes et la logistique. Île Lawlor est actuellement désignée en vertu de la loi sur la protection des endroits spéciaux de la Nouvelle-Écosse. Nous avions donc besoin d’un permis juste pour nous rendre sur l’île. Les travaux archéologiques — même une fouille en surface comme la nôtre, techniquement appelé une « reconnaissance archéologique » — nécessitent aussi un permis. Heureusement, le processus d’obtention du permis est simple et les personnes impliquées étaient non seulement utiles et professionnelles, mais aussi très enthousiastes à l’idée d’en savoir plus sur l’île. (Merci à Brian Kinsman du ministère des ressources naturelles de la Nouvelle-Écosse et à Laura Bennett et d’autres employés du ministère des collectivités, de la culture et du patrimoine !)

Les gens, et ceux ayant les compétences voulues, ont été essentiels à ce projet. Nous étions vraiment chanceux d’avoir plusieurs archéologues expérimentés et un certain nombre d’historiens volontaires pour soutenir le projet. Par moi-même, je pouvais faire de la recherche et arriver à deviner où se trouvaient les bâtiments. J’aurais probablement pu m’y rendre et les trouver sur l’île. Mais le processus d’arpentage et de production de rapports adéquats ??? C’est une bonne chose que nous ayons eu un certain nombre de professionnels généreux tout le long de l’aventure ! Nous avons même eu l’aide d’un ethnologue expérimenté pour d’effectuer une enquête côtière afin de rechercher des traces de passage des Micmacs sur l’île.

La logistique ont été moins difficile que je ne l’avais craint : l’Île Lawlor est à seulement quelques minutes de bateau d’Eastern Passage. Par ailleurs, notre équipe était assez petite pour que deux voyages aller-retour rapides suffisent à déplacer tous les membres et notre équipement vers l’île et pour le retour. Nous pouvions même apporter un petit poêle au propane pour faire griller notre lunch !

Toutes les pièces du puzzle se sont finalement mises en place assez bien et par conséquent, nous avons pu localiser rapidement la plupart des caractéristiques historiques majeures des installations de quarantaine. Visitez la galerie pour voir certains de nos résultats et en apprendre un peu plus sur les particularités que nous avons découvertes.

Forêt sauvage avec des pierres tombales et des croix qui sortent du feuillage.
Le cimetière (1)
Deux croix qui sortent des fougères dans une forêt.
Le cimetière (2)
De vieilles structures rouillées sont abandonnées entre les arbres.
L’unité de désinfection (1)
Une image rapprochée d’une des structures rouillées et abandonnées.
L’unité de désinfection (2)
Restes de pierre d’une maison.
La maison du docteur (1)
Restes de pierre d’une maison.
La maison du docteur (2)
Une terre rocailleuse en projection dans l’eau et des vagues sur la rive.
Duck Cove (Anse aux canards)
Mur de pierre dans la forêt entouré de fougères et d’arbres.
La maison de ferme (1)
Beaucoup de branches tombées et de roches au sol.
La maison de ferme (2)
Un édifice abandonné en pierre au milieu de la forêt.
La maison de ferme (3)
Un tuyau rouillé sort du sol; il est couvert de branches tombées.
L’hôpital allemand (1)
Un mur de pierre abandonné dans une forêt remplie de fougères.
L’hôpital allemand (2)
Un vieux tuyau dans le sol d’une forêt de fougères.
L’hôpital allemand (3)
Magnifique paysage d’herbe, de ciel et d’eau.
Le bâtiment de détention de seconde classe
Un groupe de personnes font la pose pour la caméra avec leurs sacs à dos et leurs bouteilles d’eau devant eux.
L’équipe de fouille
Un mur de pierre couvert de mousse et de branches tombées.
Le bâtiment de détention de troisième classe (1)
De vieilles structures en pierre au milieu du bois.
Le bâtiment de détention de troisième classe (2)
Plan architectural des édifices de l’Île Lawlor.
La carte
Vue d’une porte d’un vieux bâtiment en pierre abandonné.
L’hôpital d’hiver (1)
Bâtiment en pierre abandonné au milieu du bois.
L’hôpital d’hiver (2)
Author(s)

Steve Schwinghamer

Un homme, vêtu d'une chemise et d'un pantalon kaki et portant un sac à dos, se tient sur un terrain rocheux.

Steve Schwinghamer est historien au Musée canadien de l’immigration et est affilié au Centre d’histoire orale et de récits numériques de l’Université Concordia. Avec Jan Raska, il a co-écrit Quai 21 : Une histoire Il s’intéresse aux politiques et aux lieux de l’immigration canadienne, en particulier au XXe siècle.