Une étiquette de quarantaine sur la porte ne donne pas une excellente première impression

La jeune famille de l’immigrante anglaise Jennifer Frances Taylor s’est installée au Canada au mois de juin 1950. C’est alors que les choses se sont compliquées pour eux.

« John et Roger ont commencé l’école peu de temps après la fête du Travail, écrit Jennifer. C’était très étrange à bien des égards, mais la gentillesse et l’amabilité des professeurs et des enfants ont beaucoup aidé.

« Hélas, ça n’a cependant pas duré plus d’une semaine. Martin et John ont développé une toux inhabituelle et nous avons réalisé avec horreur qu’il s’agissait de la coqueluche. Cela a provoqué un énorme brouhaha dans le quartier et le médecin a insisté que nous apposions une grande étiquette de quarantaine sur notre porte, avertissant tous les enfants de garder leurs distances.

« J’ai trouvé cela un peu difficile à supporter, car je n’avais jamais été du genre à laisser mes enfants se promener partout avec des maladies infectieuses. Je me suis cependant dit que les gens ne pouvaient pas savoir ça. »

« John a été très légèrement malade. Roger, par quelque miracle, y a échappé, mais Martin est tombé assez malade. Le médecin lui a prescrit un antibiotique à 1,00 $ la pilule. Notre situation financière était chancelante. Ce fut un dur coup, car mon mari n’avait pas encore commencé à travailler.

« Si vous avez déjà essayé de donner des pilules à un dollar chacune à un enfant atteint d’une violente coqueluche, vous connaissez les épreuves et les angoisses que nous avons traversées! Elles en valaient cependant vraiment la peine et le pire est passé en quelques jours. Après quelques semaines, Martin était à nouveau libre d’aller jouer et John est retourné à l’école.

« Cela nous a bien sûr empêchés de rencontrer des gens pendant un certain temps, bien que certains soient venus nous parler sur le pas de la porte. Je me souviendrai toujours du Dr Whidden, qui nous a apporté une énorme boîte de ses poires les plus délicieuses dans le chariot de son fils. »

Quelqu’un d’autre a l’impression que la fin de cette histoire aurait pu être écrite hier? Prenez plaisir à parler à vos voisins en criant sur votre perron, et chérissez les petits cadeaux que vous donnez et que vous recevez.

Musée canadien de l’immigration du Quai 21 (S2012.1600.1)

Author(s)

Carrie-Ann Smith

Carrie-Ann Smith est la Vice-présidente, responsable de la mobilisation du public du Musée canadien de l’immigration du Quai 21. Elle a joint la Société du Quai 21 durant l’été 1998 et a vu l’organisation se développer à partir d’une idée pour devenir d’abord un centre d’interprétation puis, un musée national. Bien qu’elle ait occupé plusieurs postes au Musée, la collecte et le partage d’histoires ont toujours été ce qu’elle aime le plus. Et c’est toujours vrai !